Vladimir Poutine est vraiment pas content. Déjà deux ans que la Russie a été exclue de l’Eurovision, en raison de son invasion de l’Ukraine. Face à cette situation humiliante, presque insupportable, le Président (Dictateur) Russe a décidé de relancer un vieux concours international de musique : l’Intervision. Place à l’Eurovision, version russe.
Quoi, mais vous ne vous souvenez pas de l’Intervision ? À vrai dire, c’est moins évident de s’en souvenir si vous n’étiez pas là entre 1965 et 1968… Ce concours international de musique était une véritable institution, comme un équivalent de l’Eurovision pour l’URSS et l’intégralité du Bloc de l’Est.
Une réponse de la Russie après son exclusion de l’Eurovision
L’Intervision était organisé tous les ans pour les pays post-soviétiques ainsi que pour ceux de l’Organisation de coopération de Shanghai. Après un arrêt d’une dizaine d’années, il a repris de 1977 à 1980, avant d’avoir été vaguement relancé en 2008, puis en 2014 et 2015… Sauf que ça n’a pas marché. Peut-être que l’Intervision s’apprête à ne plus passer inaperçu, car Vladimir Poutine s’est mis en tête de relancer le concours, histoire de concurrencer l’Eurovision dont la Russie s’est fait exclure en 2022, pour avoir envahi l’Ukraine. Le Président (Despote) russe a signé hier un décret qui remet en selle ce concours international.
Une vingtaine de pays déjà prêts à participer à la compétition
Pour l’instant, aucune date n’est annoncée, mais le décret précise que le concours doit se tenir à Moscou et dans ses environs dans le but de « développer la coopération culturelle et humanitaire internationale« . C’est le vice-premier ministre Dmitri Tchernychenko qui a été nommé à la tête du comité d’organisation. Selon la Russie, une vingtaine de pays seraient déjà prêts à participer au prochain Intervision, notamment des pays issus des Brics (pour Brésil, Russie, Inde et Chine) et plusieurs pays de l’ex-URSS proche de Moscou (Azerbaïdjan, Arménie, Biélorussie, Turkménistan, etc.).
C’était comment l’Intervision ?
En retrouvant les vieilles images du concours soviétique, il est possible de replonger en quelques secondes dans l’ambiance des grandes émissions de télévision des années 70. Il y a un orchestre sur scène, des spots très colorés éclairent la présentatrice au brushing impeccable et ultra-laqué et qui annonce les chanteurs et les chanteuses. À l’époque, en pleine guerre froide, l’Intervision entendait lutter contre l’influence musicale de l’Eurovision. Par exemple, la chanteuse Helena Vondráčková avait repris le titre « Sir Duke » de Stevie Wonder en 1978, ce qui lui a valu, ironiquement, de gagner la compétition.
Une « fenêtre d’opportunité pour promouvoir la vraie musique »
Pour rappel, la Russie a participé à l’Eurovision de 1994 à 2021, en présentant certaines de ses plus grandes stars. Elle avait gagné en 2008 avec Dima Bilan et son morceau « Believe« . Le concours a ensuite été organisé par Moscou dans son stade olympique en 2009. À noter le commentaire homophobe (qui aurait pu s’y attendre ?!) de la sénatrice russe Liliya Gumerova, qui a déclaré ce lundi que l’Intervision serait une « fenêtre d’opportunité pour promouvoir la vraie musique » et « non pas de fausses valeurs étrangères à toute personne normale« , en visant l’inclusion par l’Eurovision d’artistes queers, telle que la drag queen autrichienne Conchita Wurst.