L’immortalité bientôt à notre portée ? C’est l’objectif de la start-up allemande Tomorrow Bio qui propose tout simplement de nous cryogéniser. C’est la première fois que l’Europe ouvre ses portes à ce procédé de conservation de cadavres, dans l’espoir de les ramener un jour à la vie grâce aux progrès de la science. L’occasion parfaite de revenir sur James Hiram Bedford, un américain dont le corps a été cryogénisé en 1967… Soit 58 ans plus tôt.
12 janvier 1967. Le milliardaire James Hiram Bedford, professeur de psychologie à l’Université de Californie et aventurier est atteint d’un cancer du rein en phase terminal. Conscient que la médecine de l’époque ne pouvait rien pour lui, il a décidé de se faire cryogénisé. Si plusieurs centaines de personnes fortunées sont congelées aujourd’hui, ils étaient bien peu nombreux à avoir connaissance de ce procédé révolutionnaire dans les années 60. Surtout, personne ne s’était encore fait cryogénisé. James Hiram Bedford fut donc le premier homme congelé de l’histoire, pour la (modique) somme de 100 000 dollars. Inutile de vous informer que les tarifs d’une cryogénisation ont explosés depuis… Le désir d’immortalité, c’est ce qui fait le succès de start-up telles que Tomorrow Bio. L’entreprise allemande s’engage, pour 200 000 euros, à récupérer votre corps à l’hôpital après le décès pour le cryogéniser ensuite.
Un corps cryogénisé depuis plus de 58 ans
Mais retournons à notre James Hiram Bedford. C’est juste après son décès, à l’âge de 73 ans, que l’homme a été cryogénisé. Son corps a été immédiatement préparé et son sang remplacé par du diméthyl-sulfoxyde, un produit destiné à protéger ses organes. Le cadavre a ensuite été placé dans une cuve d’azote liquide à -196°, où il repose encore, 58 ans plus tard, dans l’espoir que la science progresse assez pour le réanimer. En 1991, après 24 ans de conservation, le conteneur de James Hiram Bedford a été ouvert pour vérifier l’état du corps… Et les résultats étaient étonnants. L’ensemble était relativement bien conservé, bien que certaines parties de la peau aient été décolorées. Le visage paraissait plus jeune que celui d’un homme de 73 ans. Les yeux, mi-ouverts, avaient une teinte blanchâtre due au givre. Un mort-vivant ?
La résurrection : une chimère inatteignable ?
Problème : malgré ces observations, la plupart des scientifiques s’accordent pour la science ne possède toujours pas la technologie nécessaire pour réanimer un corps cryogénisé. Il est possible conserver des cellules simples, comme les gamètes ou les embryons dans le froid, mais « lorsqu’il s’agit d’êtres humains entiers, nous ne savons pour l’instant ni congeler avec de l’azote liquide sans risque ni décongeler sans dommages« , explique Marc Roux, président de l’Association française transhumaniste à 20 Minutes. James Hiram Bedford risque donc d’attendre encore un peu au frais dans sa cuve avant d’éventuellement revenir parmi les mortels. À noter que même si la résurrection se fait, les scientifiques sont sceptiques quant à la possibilité de réanimer le corps sans lésions, notamment cérébrales…