Vous êtes peut-être déjà tombé sur ces parents influenceur‧euses de TikTok, qui postent des contenus sur l’éducation “a priori” parfaite de leurs bambins. Certain‧es se revendiquent de la méthode Montessori, une pédagogie parfois culpabilisante pour celleux qui font tout simplement de leur mieux. Un contre-courant renverse la tendance : place à la méthode “Ghettossori”.
Si vous êtes parent, vous avez très probablement déjà ressenti à quel point l’injonction à être le père ou la mère parfait‧e pullule dans la bouche d’un tas de gens, et en particulier sur les réseaux sociaux. Les fameuses phrases du type “Tu devrais essayer la communication non violente avec ton enfant”, “Accueille ses émotions”, “Fait lui manger du bio tous les jours”… Sans compter la nécessité absolue (!!) de lui apprendre trois fois plus de choses à la maison qu’à l’école et lui faire pratiquer au moins 17 activités par jour pour stimuler son cortex. TikTok n’est pas passé à côté de ses parents influenceurs et, souvent, influenceuses, ni à côté du courant d’éducation Montessori, très intéressant, mais parfois très culpabilisants pour celleux qui essaient juste, de dormir, d’avoir une vie, de survivre. Deux mots clés ont ainsi progressivement fait leur chemin sur les algorithmes de l’application : la méthode “Ghettossori”.
La méthode “Ghettossori” : un pied de nez à l’éducation positive
Le terme aurait été inventé par Jessica FrenchRiviera. Mère d’un jeune fils, elle filme des moments de la vie quotidienne et s’est retrouvé un jour à déconner sur sa méthode “Ghettossori”. La créatrice de contenue s’est retrouvée bientôt suivie par plein d’autres mères qui admettent galérer à faire les devoirs, ne pas réussir à ne pas s’énerver, céder à des caprices, laisser sauter leurs enfants sur le lit, les laisser manger des bonbons ou dire des gros mots, ou leur chanter plus de rap et de grunge que des comptines…
Interrogée par Mouv’, Jessica FrenchRiviera explique avoir inventé le terme pour ironiser sur le fait qu’en tant que parent, la perfection est difficilement atteignable, et que souvent, chacun fait bien comme il peut : « C’est une manière de dédramatiser l’éducation et rappeler qu’on peut transmettre des valeurs importantes tout en restant dans la simplicité et l’humour« . La maman “Ghettossori”, c’est donc un genre de mix de bonté et de chaos… Et surtout de bienveillance à l’égard de la tâche qu’est celle d’élever un petit être humain.
Une tendance qui n’est pas sans dérives…
Tout n’est pas rose, puisque si la tendance “Ghettossori” a vite pris une ampleur insoupçonnée, elle est aussi rapidement venue avec des dérives. Certaines TikTokeuses ont ainsi diffusé des messages banalisant des violences éducatives ordinaires (VEO), physiques et psychologiques, sur les enfants. De l’autre côté du spectre, certain‧es y sont allés de leurs commentaires classistes, saupoudrés de racisme lorsque les mères en question sont noires, pour dénigrer ce contre-courant.
« C’est une manière de se dire qu’on fait toutes du mieux qu’on peut »
Finalement, comme l’explique Jessica FrenchRiviera, l’idée du « Ghettossori« , « c’est une manière de se dire qu’on fait toutes du mieux qu’on peut« . Transmettre des valeurs importantes à ses enfants, tout en restant soi, avec ses failles et ses habitudes. Il y a dans tous les parents un peu de Montessori et de « Ghettossori« , l’important, c’est de faire un enfant épanoui et bien traité !