Depuis 1947, l’horloge du Bulletin of the Atomic Scientists, dite Horloge de l’Apocalypse, indique, symboliquement, le temps restant avant la fin du monde. Elle a été remise à l’heure cette semaine… Et ce n’est pas une très bonne nouvelle : le monde ne serait qu’à 89 secondes de son auto-destruction.
L' »Horloge de l’Apocalypse« , ou « Doomsday Clock« , c’est une horloge conceptuelle qui évalue la proximité de l’humanité d’une destruction causée par ses propres actions, notamment les menaces nucléaires. Sur ce baromètre de la catastrophe, minuit représente la fin du monde. Autrement dit, l’Horloge de l’Apocalypse évoque les menaces existentielles auxquelles nous sommes confrontés et nous indique le temps qu’il reste avant le gong fatidique… Et il ne nous en resterait plus beaucoup.
« En 2024, l’humanité s’est rapprochée de plus en plus de la catastrophe »
Vous avez probablement déjà entendu parler de cette Horloge de l’Apocalypse, qui fait régulièrement la Une de l’actualité lorsqu’elle est remise à l’heure. Ça vient d’être le cas cette semaine. Nous sommes désormais symboliquement à 89 secondes de la fin du monde, soit à une seconde de moins qu’avant… L’annonce a été assortie d’un communiqué de la revue scientifique américaine Bulletin of the Atomic Scientists (« Le Bulletin des Scientifiques Atomiciens« ), qui a conçu l’horloge : « En 2024, l’humanité s’est rapprochée de plus en plus de la catastrophe. Les tendances qui ont profondément préoccupé le Conseil scientifique et de sécurité se sont poursuivies et, malgré des signes évidents de danger, les dirigeants nationaux et leurs sociétés n’ont pas réussi à faire le nécessaire pour changer de cap.«
En 2025, c’est plus comme en 1947
À sa création, en 1947, l’Horloge de l’Apocalypse avait été réglée à minuit moins sept minutes. Depuis cette date, le Bulletin of the Atomic Scientists la remet périodiquement à l’heure… Mais jamais dans le bon sens : les aiguilles ne reculent jamais. Il faut dire qu’à l’origine, cet indicateur métaphorique était censé faire face à la montée du péril nucléaire et la montée des tensions entre les deux blocs pendant la Guerre froide. Depuis, les critères ont été élargis pour inclure, les pandémies ou les campagnes étatiques de désinformation… En 2025, le Bulletin of the Atomic Scientists déplore que le changement climatique soit « considéré comme une priorité secondaire aux États-Unis et dans de nombreux autres pays« . Pire, les scientifiques craignent désormais les conséquences de la guerre russo-ukrainienne, qui « pourrait devenir nucléaire à tout moment, par une décision hâtive, par accident ou par erreur de calcul« . Les séries de conflits au Moyen-Orient représentent une autre source d’inquiétude, en pouvant potentiellement « dégénérer en une guerre plus vaste« . Le tout au sein d’une société régie par un « processus de contrôle des armes nucléaires » qui « s’effondre« .
À noter que le nouveau réglage de l’Horloge de l’Apocalypse intervient une semaine après l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier, qui a déjà fait voler en éclats les normes en matière de coopération internationale. Le dernier réglage remonte à 2023, après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022.
« Sauver le monde du gouffre »
L’Horloge de l’Apocalypse sert de rappel poignant des défis auxquels nous sommes confrontés. Bien que les menaces soient nombreuses, des actions concertées et décisives peuvent inverser la tendance. Il incombe à chacun, des dirigeants aux citoyens, de prendre des mesures pour assurer la survie et le bien-être des générations futures. C’est en tout cas la conclusion que fait le Bulletin of the Atomic Scientists, en appelant les États-Unis, la Chine et la Russie, qui « ont le pouvoir collectif de détruire la civilisation », à une « action immédiate » pour « sauver le monde du gouffre« , en menant « sérieusement des discussions de bonne foi« .