Aujourd’hui, on fête les 25 bougies d’un disque aujourd’hui culte, qui s’est installé lentement, mais sur lequel on bondit et danse immédiatement. Retour sur le début de la grande carrière de Phoenix : “United”, un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour la pop rock française.
Ah, l’an 2000… L’internet en était encore à ses balbutiements, les gens achetaient encore des albums entiers, et le bouche-à-oreille se propageait à une vitesse qui permettait aux tendances de s’installer : lentement, subtilement. L’album dont on fête les 25 ans aujourd’hui a pris du temps à s’imposer comme culte, à la lumière du reste de l’œuvre. Aujourd’hui, dès la première seconde de ce titre qu’on écoute souvent le matin, on a instantanément envie de bondir et de danser.
Le chanteur Thomas Mars, les guitaristes (et frères) Laurent Brancowitz et Christian Mazzalai, et le bassiste/claviériste Deck D’Arcy, copains d’enfance de Versailles, ne le savaient pas encore, mais ils allaient devenir l’un des groupes de rock les plus marquants de leur époque.
Aujourd’hui, à plus de 25 ans de carrière, pas d’embrouille pour Phoenix (ce qui est un exploit dans l’histoire des groupes de rock) et toujours un esprit fédérateur, validé par daronnes et darons, comme par les jeunes qui connaissent quelques tubes.
Il y a déjà le cool de Phoenix dans ce premier album, et tout ce que les copains ont envie d’être, ou pour reprendre les mots de Thomas Mars, c’est un album “regorgeant de mille idées éparpillées et qui a priori n’ont rien à voir les unes avec les autres”. C’est du rock déchainé, des balades, du vocodeur étrange.
Le disque United ne fut pas un succès fulgurant là où il est né, donc en France. On critique de la “musique californienne” de “gosses de riches” voire selon le journal Libération de “pop d’ameublement”.
Le groupe est directement parti à l’étranger, et c’est peut-être l’intérêt des anglais qui nous a fait tendre l’oreille. Il faut dire, les versaillais·es sont peu inspiré·es par leurs compatriotes, mais se butent à la musique américano-britannique (les Beach Boys, les Velvet Underground, les Bee Gees, ou encore Bruce Springsteen). Il y eut 5 autres disques après ce premier. Le groupe est devenu culte et renommé, ce qui donne une autre couleur à ce premier jeune projet.
Phoenix reste une Bande Originale de bouts de vie jolis. Il y a dans ce groupe quelque chose comme de la nostalgie, des bons moments, de fêtes, d’amitiés. C’est une histoire de copains qui continue de bien tourner. On était avec eux sur le toit de l’aéroport Charles de Gaulle l’été dernier, et puis la musique continue : ils ont récemment collaboré avec un jeune italien, Giorgio Poi, que vous entendez parfois sur Radio Nova…