Il y a 30 ans sortait le premier album d’un duo britannique bientôt culte : Exit Planet Dust, des Chemical Brothers. Un disque qui s’inscrit dans l’héritage de la contre-culture londonienne et dans les premiers pas du « Big Beat ».
Déjà que pour l’album culte, on s’arrange avec les dates d’anniversaire, ben là, on s’est carrément arrangé avec la date du rendez-vous. Alors en ce jeudi et non mercredi, le premier morceau de l’album culte de cette semaine est un ordre, “Leave Home”, ou “quittez la maison”.
Que ce soit le message ou l’énergie, c’est un peu la ligne de l’album : sortir de chez soi et plonger dans la foule. C’est le premier morceau du premier album d’un duo britannique qu’ici, on appellerait les frères chimiques : The Chemical Brothers. Pourtant, Tim Rowlands et Ed Simons ne sont ni frères, ni chimistes, mais des musiciens bientôt renommés.
C’était le 26 juin 1995.
En Angleterre, les années 1980 avaient vu naitre une génération rave, avide de liberté, qui a fui la main de la Dame de fer, Margaret Thatcher, en créant l’un des courants les plus marquants de la contre-culture. Les années 1990, c’est le contrecoup.
En 1994, une loi interdit les rassemblements festifs : plus le droit de se réunir autour de “musique répétitive”. La loi chasse les sound systems qui sont allés répandre le mouvement rave partout en Europe. Les Chemical Brothers font donc partie des héritiers. Ce n’est pas un hasard si leurs concerts ont quelque chose de la transe, avec des sons “répétitifs”, justement.
Il y a du hip-hop, il y a du sample, de la techno, de l’acid house. Les Chemical Brothers seront parmi les premiers d’un nouveau genre musical, baptisé « Big Beat« . Dans ce genre, on retrouve aussi par exemple The Prodigy et FatboySlim.
Les bases sont posées dans Exit Planet Dust, ce premier disque des Chemical Brother de 1995. Puis, il y aura l’iconique Hey Boy Hey Girl, une dizaine d’autres projets, des Grammy Awards en pagaille pour Push the Button (2005), We Are the Night (2006), Further (2011), Don’t Think (2013), Born in the Echoes (2016) et No Geography (2020). Leur dernier projet date de 2023.
Si la scène Big Beat a décliné dans les années 2000, les Chemical Brothers continuent les lives. Ils seront à la fin du mois d’août à Toulouse par exemple, pour Poney Club, avant de partir pour New York et San Francisco !