Post fête ses 30 ans. L’album de l’artiste islandaise est une célébration, pleine de pop, de punk, de ballades chantonnées, de jazz ou du trip-hop et de spontanéité. Bref, l’énergie intemporelle de Björk.
Il y eut “Début” en 1993, qui a révélé l’Islandaise Bjork. Lorsqu’il faut trouver un titre pour le deuxième album, c’est naturellement que sort le mot “Post”.
C’était le 13 juin 1995, dans presque tout pile 30 ans.
Déjà, Björk avait quitté l’Islande pour Londres au début des années 1990, à 27 ans, avec son fils de 6 ans et sa culture musicale. Avant ça, Björk avait étudié la musique à Reykjavik de 5 à 14 ans, elle a sorti son premier album à 11 ans, et c’est sa mère, une “hippie hardcore”, qui avait fait la pochette psychédélique.
Sur la pochette de Post, c’est une photo portrait, elle est face caméra, vêtue d’une chemise blanche, entourée de mille couleurs.
Toutes les facettes de ce disque devenu culte, que Björk décrit comme la suite du premier, une “célébration de l’imprévisibilité de la vie”, comme un “best-of de [ses] passions musicales”.
Il y a de la pop, un truc indus, punk puisque c’est de là qu’elle vient, mais aussi des ballades chantonnées, une pointe de jazz ou du trip-hop, l’énergie en tout cas d’une meuf de la campagne qui débarque à la ville.
C’est dans les clubs de Londres qu’elle a rencontré les artistes qui sont à la production sur Post : Graham Massey, mais aussi Nellee Hooper et un certain Tricky.
Même le processus est dingue. Les sessions d’enregistrements ont commencé aux Compass Point Studios, aux Bahamas. Là-bas, Björk allait chanter dehors, elle déroulait les longs fils du micro et du casque jusqu’à l’océan, allait chanter dans des grottes, sous un buisson sous les étoiles. Elle dit “Je pleurais de joie (…) C’était complètement fou.” et on veut bien la croire.
Comme tous les projets de Björk, l’écoute n’est pas facile. Elle est même ardue, pas du tout taillée pour les podiums, et pourtant… Post s’est vendu à 2 millions et demi de copies dans le monde.
C’était le début d’une des plus grandes carrières de la pop. Encore aujourd’hui, Björk a une voix, pour chanter et parler de la défense de la nature, qui est sa grande cause. Il y a moins de deux ans, elle a chanté avec Rosalìa pour dénoncer les méfaits de la pêche intensive en Islande. Plus récemment, elle a fait entendre les cris des animaux disparus ou en voie de disparition, dans les escalators des tubes du musée Pompidou à Paris.