Le Skinny-Tok, c’est un hashtag tendance qui fait l’apologie de la minceur (voire maigreur extrême). Le gouvernement l’a censuré en criant victoire, peut-être trop vite.
C’est fou comme les réseaux sociaux sont plus forts que tout. Vous pensez pouvoir les terrasser ? Bim, ils ont toujours de la ressource et résistent. Même si vous êtes ministre de la République, vous n’avez aucune chance. C’est exactement ce qui s’est passé pour le Skinny-Tok.
Le Skinny-Tok et ses 60 000 vidéos : quand s’affamer devient tendance
Le Skinny-Tok, c’est une trend, c’est-à-dire une tendance sur TikTok qui fait l’apologie de la maigreur et souvent d’une maigreur extrême. On ne va pas diffuser d’image ici, car cela serait faire, malgré nous, la promotion d’un phénomène très dangereux chez les ado’. On parle de près de 60 000 vidéos. Comme c’est sur TikTok évidemment ça l’air sympa, il y a de la musique cool, les vidéos sont courtes, mais les discours inquiétants.
Des jeunes femmes et jeunes filles s’adressent à leurs paires pour les inciter à moins manger, même à s’affamer. Elles ont souvent, disons-le, la peau sur les os.
Elles prônent le régime intermittent et scandent des slogans effrayants tels des mantras « Si elle est plus maigre que toi, c’est qu’elle est plus forte que toi » ou encore « Si ton ventre gargouille, c’est qu’il t’applaudit. »
Le gouvernement censure le hashtag, mais pas le mouvement
Face à cette montée extrêmement inquiétante de l’algorithme du réseau social chinois, le gouvernement français s’est mobilisé pour interdire tout simplement le hashtag #SkinnyTok. Là, bingo ! Dimanche, la ministre chargée de l’intelligence artificielle et du numérique, Clara Chappaz, annonce fièrement sur le réseau social X que Skinny-Tok, c’est terminé. En majuscule et avec un point d’exclamation.
C’est vrai qu’il est désormais impossible de retrouver ces contenus en utilisant le hashtag Skinny-Tok. On se dit que c’est cool, le gouvernement français a fait plier TikTok ! Mais la ministre a peut-être twitté trop vite. Un nouveau mot a été créé, et les publications pullulent et sont toutes aussi alarmantes qu’avec l’ancienne trend.
Les pouvoirs publics sont ici complètement impuissants, alors qu’hier, des responsables des réseaux sociaux (notamment TikTok) étaient justement reçus au ministère, après une convocation de la ministre chargée de l’Égalité entre les Hommes et les Femmes, Aurore Bergé. Avec L’ARCOM la Direction générale de la police nationale, et Clara Chappaz, à la suite de la réunion, le gouvernement a demandé un rapport aux entreprises sur leurs modalités de régulation, rappelant leur importance.