Soubresaut américain : New York Noise
Il existe des pics de civilisation, des Ages d’Or, des moments de grâce ou un peuple, un pays, ou un lieu deviennent le théâtre d’inspiration, d’ émulation qui donnent de grandes réussites.
L’éclosion du PUNK fut une de ces périodes : bien que mondial, le mouvement eut ses points clés, Londres, Berlin, Paris… mais New York se tailla une place à part avec la NO WAVE, Cold Wave…
Toute la difficulté pour ces avant-gardes est de changer les choses tout en s’appuyant sur des références, car on en a besoin.
Sous l’influence européenne, les artistes de New York choisirent Rimbaud, Baudelaire, Cocteau, Godard, une touche française, mais des avant-gardes européennes, allant de DADA, aux situationnistes, expressionnistes…
Patti Smith, Television, Richard Hell passaient de la Beat generation à la poésie française. Des gens comme Klaus Nomi apportaient le cabaret berlinois et l’expressionisme, un peu comme James Chance et les Contortions, ou Lydia Lunch et ses cris à la Antonin Artaud .
Jim Jarmush ou Richard Kern pouvaient rappeler l’esthétique de la Nouvelle Vague. Enfin Basquiat fut un peintre expressionniste à la Haitienne.
Bien sur il restait de l ‘Americana avec Alan Vega et son Psychobilly électro, Keith Haring et ses bonshommes « signalisation », Les B 52 restaient très John Waters et Baltimore style, Blondie, – ancienne Bunny girl pour club Playboy était « Girlie Pop »- et puis il y avait les latinos de Kid Creole.
Mais dans l’ensemble il était question d’oublier un peu l’Amérique, pour un style plus intellectuel, international , syncopé et raffiné, quitte à mélanger poésie, électronique, World, couture et Design.
D’ailleurs une bande de Français ( Maripol, Edwige, Lizzy Mercier, Michel Esteban) d’italiens( Edo Bertoglio ), d’asiatiques ( Anya Philips, Ikui Mori…) de latinos (Diego Cortez,+ Arto Lindsay qui venait du Brésil) – étaient déjà mêlés à cette scène surgissante et fiévreuse, dosant par-ci par-là des éléments déterminants.
Le résultat est un style plus froid, plus intello, parfois glacé ou robotique, mais cela a donné un ton et une unité à l’irruption new yorkaise, un genre plus acéré (Sharp !) et pointu, un dépoussiérage radical du Rock, Pop et consorts.
Bien sur il restait du Punk Rock, du Trash, du Décadent – Glam , du show dans cette vague, mais elle se disciplinait autour d’un axe, de la culture « ARTY ».
J’oubliais : une dose de FUNK permettait de danser sur cette matière froide.
Le label SOUL JAZZ Records balance une compile bien serrée autour de ces groupes : bruitistes, électriques, énervés mais efficaces avec leur Beat speedée, le côté hypnotique et saccadé. Un disque radical.
NEW YORK NOISE . Dance music from the New York underground 1977-1982 plus un livret de 25 pages avec une notule et une photographie pour chaque groupe
Soul Jazz Records ( Avec Material – Mars – Contortions – Alan Vega – Bush Tetras – Chain gang – Konk – Arto/ Neto… Etc)