La quatrième saison de la série Parlement est sortie il y a une semaine, et on s’est mis comme par magie à trouver l’Union Européenne palpitante
C’est très souvent qu’une série n’est séduisante qu’en apparence, par son pitch et sa bande-annonce. C’est très souvent du coup qu’on regrette la perte de temps du visionnage, le kebab à deux heures du matin. Mais parfois, c’est l’inverse : on part avec un a priori très négatif, et on devient finalement accro, on tombe amoureux et on vit une incroyable idylle. C’est un peu comme ça que s’est passé notre rencontre avec la série Parlement.
Diffusée gratuitement sur la plateforme France TV, la série n’apparait pas palpitante : une production franco-germano-belge, dont le héros, Samy, est un attaché parlementaire sans charisme qui se balade dans les couloirs d’institutions européennes à Bruxelles et Strasbourg. Mais notre petit bonhomme aux lunettes rondes nous surprend au fil des épisodes et des saisons. On est témoins de sa progression, de ses manœuvres.
Samy s’acoquine au fil des saisons avec des députés puissants, tord le bras de lobbys influents et tente de changer les choses à son niveau, sans trop renier ses convictions. Interprété par Xavier Lacaille, l’attaché parlementaire a tout du politique parfait : on ne le voit pas venir. La série de Noé Debré réalise l’impensable : être pédagogique et haletante dans un milieu institutionnel où l’on parle normes, directives ou commissions aussi incompréhensibles qu’ennuyeuses.
La prouesse de Parlement est d’exister dans le dense paysage des séries politiques, généralement à gros budget et gros succès, comme House Of Cards, la pionnière mondiale, mais aussi la magnifique française Baron Noir, ou la réaliste danoise Borgen. Ce genre qui s’inscrit dans le temps dépeint souvent la psychologie de femmes et d’hommes politiques noyés dans le cynisme et la violence, et avides d’une seule chose : la victoire. Parlement semble, en ce sens, chercher autre chose. Il réussit ce que les politiques, les “acteurs” institutionnels, échouent à réaliser : rendre l’Europe captivante.