Les révérences, déférences, voire admirations des médias mainstream pour Louis Sarkozy nous interpelle et nous inquiète.
C’est d’abord une photo qui nous a interpellé. Un cliché dont le média Libération a le secret. On y voit Louis Sarkozy posé sur un fauteuil, la tête légèrement penchée à droite, une chemise cintrée laissant apparaître une silhouette gonflée par les séances de fontes. La photo le rend doux et sûr de lui à la fois. Sur cette illustration, Libé a choisi de mettre en avant Louis Sarkozy, de “fils de”.
Le fils à papa donne des leçons
Cette image nous a choqué·es. Cette révérence, déférence, voire admiration d’un média de gauche pour une personnalité qui appelle à brûler l’ambassade d’Algérie inquiète. Louis Sarkozy est un homme de 28 ans, qui n’a jamais vraiment travaillé et vient d’arriver en France (il vivait chez maman aux États-Unis). De cette posture, il vient nous donner la leçon sur tout un tas de sujet. Ultra-libéral, il est favorable au port d’arme, se dit pro-Trump, fan de Bruno Retailleau, proche des idées du RN, etc. Pourtant, Libé dresse son portrait en enchaînant ses déclarations, sans grande prise de recul. À la lecture de cet article, on s’attache presque et on semble découvrir un jeune homme cultivé, profond. L’homme est pourtant un fils à papa qui a déjà formulé ce genre de déclaration “Israël fait le boulot de l’humanité, qu’ils crèvent tous !” ou qui utilisa l’une de ses tribunes télévisuelles pour jurer que son père, Nicolas Sarkozy, n’a “rien fait” – pourtant déjà condamné deux fois, et sous le coup d’une peine lourde dans l’affaire libyenne –.
Des médias mainstream sur une pente politique glissante
On n’écrit pas ici son procès. On s’interroge sur la tendance des médias mainstream à porter la voix d’une personne qui n’a de légitimité politique que son nom et qui prend pour stratégie permanente la provocation.
Que Valeurs actuelles ou la sphère Bolloré lui donne la parole est une chose. Mais que Libé, Brut, Le Monde, RTL, BFM, LCI lui ouvrent leurs tribunes, sans grande contradiction, pousse à réfléchir sur les intentions de ces médias. Deux hypothèses : soit la presse s’est accoutumée à l’outrance et au racisme et ne s’interroge plus sur le danger de dérouler le tapis rouge à une telle personnalité ; soit elle aime se faire peur, et apprécie tout simplement l’odeur du soufre. Les deux options sont évidemment effrayantes.
Il faut dire que la situation des personnes qui ont un nom qui sent l’huile d’olive, dans le débat public du moment, n’est pas rassurante. Louis Sarkozy, parmi tant d’autres, fait déjà l’objet de deux plaintes pour ses sorties injurieuses. Son père a terminé sa carrière politique sur le banc des prévenus ; et le fils pourrait commencer la sienne de cette même manière.