Une étude en sciences cognitives publiée hier a révélé que les inégalités de genre en mathématiques ne sont pas naturelles, mais bien construites, par l’école.
Apparemment, les mecs seraient les meilleurs pour les épreuves de mathématique, et dans les math en général. En cette période de baccalauréat, des scientifiques cassent ces clichés à coup d’équerre. Une étude réalisée par des chercheur·euses français·es en sciences cognitives a été publiée hier, dans la très sérieuse et prestigieuse revue Nature.
L’étude, commencée sous l’impulsion du Conseil scientifique de l’Éducation nationale, a rassemblé des résultats entre 2018 et 2022 de 3 millions d’enfants. Principal constat : avant l’entrée en CP, il n’y pas de différence de niveau. L’écart se creuse justement lors des premiers mois, au CP.
Les dynamiques masculines de l’école : pas de filles en math’
À partir du CP, selon les scientifiques, les filles craignent davantage l’erreur, ce qui les freine dans les exercices “risqués”, ou chronométrés. Ils nous proposent plusieurs causes. Déjà, les garçons sont en moyenne plus souvent interrogés en mathématiques, et plus souvent félicités que les filles. Ensuite, c’est le théorème de la spirale : la dynamique de la classe pourrait jouer un rôle. En effet, les performances moyennes des filles sont meilleures dans les classes où une fille est première en mathématiques. C’est la définition même du cercle vicieux.
“Les inégalités entre les sexes en mathématiques ne sont ni innées ni inévitables”. Voilà ce que conclut l’étude.
75 % étudiant·es d’ingé et de numériques sont des hommes
Avant même la publication de l’étude, ce sujet est pris très au sérieux par le gouvernement. Elisabeth Borne a présenté il y a un mois le plan « Maths et filles », avec une batterie de mesures censée réduire cette inégalité et mettre fin au complexe, comme imposer des objectifs de quotas pour l’enseignement supérieur.
Par sûr que ce soit suffisant, mais c’est déjà une avancée, cette prise de conscience collective. Il faut savoir qu’actuellement, les femmes représentent seulement 25 % des étudiant·es intégrant des formations supérieures conduisant aux métiers d’ingénieurs et du numérique. En histoire des sciences, elles sont également peu étudiées dans les programmes.
Ceci étant, on a hâte que l’éducation nationale enseigne une histoire plus inclusive, et hâte que ces études scientifiques incluent dans leurs études toutes les merveilles qui se trouvent entre les filles et les garçons.
En attendant, voici une petite vidéo TikTok pour (re)découvrir une figure historique trop peu connue, qui a pourtant marqué les mathématiques : la génie Emmy Noether.