Les plages, les soirées folles et le soleil d’Ibiza cachent la réalité du surtourisme festif, contre lesquelles les habitants et les institutions locales se battent : drogue, pollution et proxénétisme.
Ah Ibiza, ses musées et son patrimoine… On rigole bien sûr. Son soleil, ses plages de sable fins et son cadre de rêve font de l’île espagnole une vraie vie de carte postale. Mais derrière cette image, il y a une réalité bien moins reluisante : soirées de débauche, drogue, pollution et proxénétisme. Le surtourisme est ainsi un gros problème, devenu le cauchemar des habitant·es d’Ibiza.
Les décisions politiques contre le surtourisme à Ibiza : vers une fin de la capitale européenne de la fête ?
Le gouvernement local vient de prendre des décisions radicales pour endiguer ce tourisme à excès sous la pression des habitants locaux.
Le 1ᵉʳ juin, et jusqu’au 30 septembre, seulement 20.000 véhicules de non-résidents pourront circuler quotidiennement sur l’île. Il faut savoir que le nombre de voitures explose année après année : 207 000 voitures par an, d’après les dernières estimations. C’est donc une diminution drastique, qui risque de décourager de nombreux·ses touristes qui aiment parcourir cette île de bout en bout en à peine une heure dans leur SUV préféré.
Le camping sauvage va devenir aussi très compliqué. Les caravanes devront avoir une place réservée dans un camping officiel et ne pourront plus stationner dans la nature.
Ces mesures, spectaculaires, sont qualifiées de « tournant » pour « garantir la durabilité » de l’île, d’après le président du gouvernement insulaire d’Ibiza. En réalité, s’inscrit dans un mouvement qui prend de l’ampleur, en Espagne.
Le ras-le-bol espagnol du surtourisme : manifestations et opérations coup de poing
Le 15 mai dernier, des milliers de manifestants se sont réunis à Tenerife, une île des Canaries, pour exprimer leur colère contre le surtourisme sur l’archipel. Ses habitants réclament un changement drastique de modèle.
Dans un autre lieu fort du tourisme espagnol, à Barcelone, les citadins s’inquiètent depuis un moment. Mais cette crainte prend de plus en plus les allures de happening et d’opération coup de poing. Le 27 avril dernier par exemple, un bus de touristes a été aspergé à coups de pistolets à eau devant la fameuse basilique de Barcelone, la Sagrada Familia. Une banderole, accrochée à l’avant du bus, arborait alors le slogan « Apaguemos el fuego turístico », ou « Éteignons l’incendie touristique ». La semaine prochaine, une journée de lutte contre la touristification est d’ailleurs organisée dans la ville catalane.
L’Espagne est la deuxième ville touristique au monde, derrière la France. En fait, nous l’été, on laisse le pays aux autres… et on se rend en Espagne.