45 ans après, le film de Theo Kamecke retrace l’expédition Apollo !
C’est d’abord l’histoire des rushes filmés de ce 20 JUILLET 1969.Le jour où la fusée APOLLO a emmené 3 hommes pour marcher sur la lune. Le plus fou c’est qu’Ils l’ont fait et sont revenus.
Comme tout s’était bien passé, les tonnes de films, négatifs et vidéos ont été stockés sur une autre base et basta …Passé, dépassé, oublié ? Et un fou, THEO KAMECKE va ramer pour les ressortir, visionner, trier et monter ce pas décisif de l’humanité.
Ca s’appelle MOONWALK ONE et ça sort en salle. On réalise donc, des décennies plus tard le projet pharaonique de 500 000 personnes, pendant 10 ans sur cette fusée de 3000 tonnes, 35 étages, pour poser un module sur la lune et le ramener.
Il faut regarder ces images planantes, ou techniques, saturées, un peu comme un trip d’acide. C’est le négatif de 2001, odyssée de l’espace, le film de Kubrick. Là, tout est précis, technique, archives irréelles d’un moment de mégalomanie américaine …
Après un ou 2 autres essais « habité » avec des hommes , les navettes et ordinateurs, caméras, capteurs, antennes, robots et programmes feront dorénavant le boulot. Trop de risques. Il faut se laisser aller le temps d’un film : contempler Cap Kennedy, la Floride, puis les foules de gens convergents en voitures, minibus, camping cars, mobile homes ….comme à un festival POP.
Et toute une région qui se transforme en Disneyland : cafés, clubs, hôtels, restos, fast, dancings, bars et boites, trip WALK ON MOON !! Néon et musique psychédélique : le futur c’est maintenant ! …et Filmé ENORME, travellings et gros plans cinémascope on voit ces américains moyens, tous bronzés avec lunettes noires, comme en vacances, regardant le ciel par milliers.
De si près que l’on voit leurs ongles, leurs montres, leurs dents, les marques de sodas, les noms de COCO BEACH , TITUSVILLE…
Puis on s’approche de ceux qui sont « autorisés », le plus grand carré VIP, avec femmes de techniciens, politiques, officiels : smile, femmes à cheveux peroxydés, hommes à lunettes grosse montures, le tout tellement américain et tellement daté .
Puis les centaines d’ ingénieurs, tous en chemise blanche, manches courtes et cravate fine devant des centaines d’ordis. Le réalisateur se rappelle que ces immenses halls de contrôle suintaient l’inquiétude, l’angoisse d’un accident si probable, et de la responsabilité de chacun .
Dehors des gradins : les jeux du cirque de Rome version sixties…
Le décollage du monstre ressemble à une éruption volcanique (400 caméras témoins autour de la fusée, remplie de Propergol, super carburant transformant l’engin en un bâton de dynamite géant). Puis on plane dans un espace irisé, au couleurs saturées, ou sablées ou pixélisées.. Un autre monde, loin, haut, coupé de tout.
On reverra la préparation : engins de torture , piscines, scaphandres et couturières ajustant chaque couche d’alu, de fibres techniques, isolants du rayonnement solaire, jusqu’à ARMSTRONG et ALDRIN, transformés en bonhommes de neige.
La lune : hallucination, désert, poussière blanche , cailloux rouges, et deux pucerons dans la galaxie, reliés, filmés… Indescriptible. On ne réalise pas jusqu ‘au retour, vu de l’intérieur du module : une cocotte minute en flammes , avec un bruit de chalumeau.
Voir ces archives avec la distance remet tout en perspective : notre civilisation technologique, les étapes, les moyens colossaux, les dépenses folles, l’Amérique avant les doutes, la foi d’un peuple surpuissant, organisé…
A l’époque le SHOW ne devait pas s’arrêter.
MOONWALK ONE de Theo Kamecke . 1h48. Couleur. Sortie SALLES
(Paris : MK2 beaubourg + Espace St Michel . Lyon : Comoedia. Strasbourg, Toulouse :ABC … D’autres villes suivront .)