Dans Un monde merveilleux, Giulio Callegari fait son retour cinéma après le succès de la série Terminal, sortie il y a un an sur Canal +. Par cette nouvelle comédie burlesque et dystopique, ce réalisateur adresse un futur (un peu trop proche), dans lequel les humains dépendent des robots.
Giulio Callegari explique au micro de Nova qu’il “traite toutes ces angoisses contemporaines” par l’humour. Face par exemple à la montée dangereuse de l’intelligence artificielle et du développement de robots dans les objets du quotidien, il propose un point de vue sarcastique et drôle. Via celui-ci, il nous donne de l’espoir, nous permet de regarder ces enjeux avec un peu plus de facilité.
Max, une mère qui résiste à la technologie, décide de kidnapper un robot pour le revendre. Mais elle se retrouve rapidement à faire alliance avec lui, dans une course poursuite pour retrouver la garde de sa fille. Interprétée par Blanche Gardin, la mère cynique et le robot maladroit forment un duo gai et comique. Giulio Callegari aborde cet attachement au robot comme du cœur de la construction d’Un monde merveilleux. Il explique que c’est d’abord en visionnant des vidéos de robots maladroits que lui est venu l’idée. “Le robot, c’est la base du film”, dit-il. Il a trouvé quelque chose de “très humain”, d’attachant et “d’enfantin” dans des robots en développement, pas encore fonctionnels, qui avaient du mal à “choper quelque chose”, ou “à marcher”. Ce contraste avec les robots angoissants que l’on trouve au cinéma lui a donné l’idée d’une nouvelle représentation, plus “burlesque”.
L’attachement au robot se fait aussi dans le film par les design. Il illustre et dénonce ainsi ce qui se fait notamment dans la construction de ceux de la Silicon Valley : l’importance de transmettre l’émotion humaine dans un design robotique. Dans celui du robot d’Un monde merveilleux, son équipe s’est concentrée sur “la voix, on a fait un gros travail sur le son”, ou par exemple de “grands yeux, quelque chose qui traduit l’émotion, comme les personnages de manga”. Le réalisateur, dans cette même optique, a choisi de créer un costume de robot plutôt que de passer par des effets numériques.
Giulio Callegari a réalisé ce film à partir de sa propre vision et lutte contre son angoisse technologique. “Technophobe”, il est très peu connecté et ressent le besoin de se projeter avec joie et espoir dans le futur technologique de la société. Il explique que c’est par ces émotions positives que l’on peut s’engager, “les visions pessimistes paralysent un peu l’engagement, alors que de montrer des choses un peu plus lumineuses” permettent selon lui d’affronter cette robotique froide. Il nous confie ensuite que ce sont ses enfants qui lui permettent de garder cette posture. Par leur regard “optimiste”, ils aident à “garder un sourire sur tout ça” et à “lutter, à créer un regard plus souhaitable que ce que font les tarés aujourd’hui”, comme Elon Musk et ses robots Tesla.
Un monde merveilleux, sorti en salles aujourd’hui.