Ce dimanche 27 avril, Tyler, The Creator livrait la première de ses deux dates parisiennes à l’Accor Arena à l’occasion de son Chromakopia Tour. Le spectacle grandiose et sans égal d’une icône de son époque.
La dernière fois que Tyler foulait la scène d’une salle parisienne, c’était en 2022, au Zénith, pour rattraper un concert de la tournée Igor, annulé à cause de la crise sanitaire. Un concert intense certes, mais expédié en une grosse heure, Tyler étant déjà passé à un autre chapitre de sa carrière avec un nouvel album, Call Me If You Get Lost.
Tyler aime la France et la France aime Tyler
Ce dimanche à Bercy, rien ne semblait pouvoir se mettre en travers de la route du californien (aka Saint-Chroma) et de ses fidèles fans, plus nombreux encore qu’il y a trois ans, et qui ont rempli l’Accor Arena pour deux soirées consécutives. «T» présente Chromakopia, un album sorti par surprise en octobre dernier, et qui développe (comme chaque album de Tyler) un univers totalement différent des derniers opus. Costume à épaulettes, masque de son propre visage et cheveux en pics, Tyler débarque comme un général sur scène et l’arène toute entière est prise par la fièvre verte de Chromakopia. « Bonjour Paris ! L’énergie ce soir est incroyable, la meilleure depuis le début de la tournée ! », lance le rappeur de Los Angeles après trois chansons, dans un Accor Arena devenu un véritable chaudron. Tyler, tu nous avais manqué.
Né pour la scène
En un peu plus d’1h30 de show, Tyler, The Creator nous plonge dans une expérience quasi cinématographique déployée sur deux scènes reliées par une passerelle, des décors mouvants et des écrans démultipliant son image comme autant d’éclats de ses différentes facettes. Ici, les artifices ne sont jamais là pour masquer, mais pour mieux révéler la vérité brute de l’incarnation. Tour à tour cool boy désinvolte époque 2015, lover sincère avec Igor ou star intouchable sur Chromakopia, il passe d’un personnage à l’autre avec un naturel déconcertant. Tyler performe avec l’adrénaline d’un sprinter et la justesse d’un acteur qui joue sans forcer et ne sacrifie jamais l’émotion à la performance. Le public est comme hypnotisé, pendu à ses lèvres ou à la virtuosité de ses pas de danses. Un clin d’œil et vous pourriez manquer l’image de la soirée.
Feu d’artifices, mur de flammes ou de paillettes et un artiste qui circule entre les différentes plateformes de l’arène : son spectacle est à la hauteur de son talent. On croirait assister au show mythique d’une pop star des années 80, ceux qui marquent à vie ou dont on a simplement entendu la légende. Tyler contamine l’arène par sa fougue délirante, cette passion débordante qui fait de lui un artiste si unique.
Alors après une telle performance, difficile de redescendre. Le shot d’endorphine est tel qu’on plane un long moment, avant de se replonger dans nos vidéos de la soirée ou la discographie de l’artiste. Tyler, The Creator lui, n’a à peine le temps d’y repenser qu’il enchaîne avec la deuxième date de son diptyque parisien, ce lundi, toujours à l’Accor Arena.