Samedi soir, l’Élysée Montmartre voit débarquer Tommy Richman, 25 ans, venu de Los Angeles où il s’est installé.
Casquette rouge vissée sur la tête, lunettes noires et baby voice high pitch. Propulsé par le hit Million Dollar Baby, Tommy Richman est partout l’an dernier (y compris sur Nova bien sûr) — mais ce soir, il vient montrer autre chose.
À l’occasion de la sortie de son premier album Coyote, Tommy monte sur scène après les premières parties de mynameisntjmack et Paco, tous deux originaires, comme lui, de Virginie. On s’attend à une vibe R&B léchée, le genre que Brent Faiyaz – son mentor et directeur du label où il est signé – a contribué à lui coller sur la peau. Et pourtant : grosse guitare, batterie bien en avant, voix criarde, pogos dans la fosse. Il lance : “It’s an R&B show but it’s not an R&B show – it’s a punk show!”, avant de balancer ses vêtements et d’arroser le public.
Car Tommy Richman n’aime pas les cases. Il a démarré avec un premier EP aux accents punk rock avant de s’illustrer sur Larger Than Life, la mixtape de Faiyaz hommage au R&B early 2000s.
Et même si Million Dollar Baby — ovationné en clôture — l’a propulsé sur TikTok, il décide de ne pas l’inclure sur l’album. Un choix clair : pas question de se laisser enfermer dans un tube. À la place, il termine par Actin Up, son dernier single avec Sexy Redd, en guise de rappel.
Deux ans après avoir assuré la première partie de Brent Faiyaz dans cette même salle, Richman revient cette fois en tête d’affiche. Mais son public, lui, semble encore en devenir. La salle est très blanche, et les esthétiques peinent à se croiser : une influenceuse enchaîne sa choré TikTok en se filmant, et le public R&B/hip-hop ne semble pas toujours s’y retrouver. L’équilibre reste flou comme si l’image du lover post-emo, un peu fragile, un peu poseur, ne prenait pas encore complètement.
Peut-être que Temptations, le morceau d’ouverture, entré l’année dernière sur notre playlist Nouvo Nova, résume le mieux la proposition : “ I’m just a girl’s dream / Temptation’s all around me”. Un rôle qu’il endosse sans trop s’y attacher – à la fois séduisant et un peu immature. Mais c’est aussi ce flottement qui rend le personnage si intéressant