C’est les 50 ans des Dents de la Mer, le film culte de Spielberg, qui a attisé une haine planétaire des requins. Aujourd’hui, même Spielberg ne les déteste plus. Alors pourquoi pas vous ?
Le grand film des Dents de la Mer, de Steven Spielberg, fêtait ses 50 ans ce 20 juin. L’un des premiers blockbusters hollywoodiens, il a contribué à faire du requin l’animal le plus détesté de l’histoire : un monstre à la dentition carnassière, sans pitié, qui attaque sans distinction femmes, enfants et hommes.
Dans le film, il est décrit par une voix off “comme si dieu avait créé le diable et l’avait doté de mâchoire”. L’anniversaire de ce film culte, c’est donc aussi malheureusement l’anniversaire d’un dénigrement total pour un animal en voie de disparition qui n’a pas trouvé beaucoup d’avocats dans l’opinion publique.
En 2022, même Steven Spielberg a regretté cette image de Serial Killer, qui entache la réputation de ce poisson carnivore.
Des statistiques et les faits plutôt que les fantasmes : la disparition du requin
Selon une étude publiée dans la revue Nature en 2021, la mer abriterait 71 % en moins de requins depuis les années 1970.
D’après la liste rouge mondiale des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature, plus d’un tiers de toutes les espèces de requins sont menacées d’extinction, tandis que les trois quarts des espèces de requins océaniques sont menacées.
Il faut noter que plus de 500 espèces de requins habitent les mers et les océans et seules cinq sont potentiellement dangereuses pour l’être humain. Ce sont les grands requins blancs – ceux des Dents de la Mer -, le requin tigre, requin bouledogue, le requin longimane et le requi-mako.
C’est comme si on estimait que tous les chiens devaient disparaître, car on aurait été témoin d’une attaque d’un pitbull. Alors attention, ne jetons pas toute la responsabilité à Steven Spielberg. Les experts pointent du doigt un autre facteur, directement liés à la disparition des requins : la surpêche. Le film a en revanche sans doute contribué à orienter négativement le débat.
Si un jour vous vous trouvez nez à nez avec un requin, dîtes-vous que vous n’êtes pas son choix numéro 1. Un requin préfère le sang de crevette et de calamar à celui des êtres humains. En plus d’être tueurs, on n’est pas de bons gibiers !