Revue de bande dessinée en récits complets.
Casterman sort une revue de 200 pages couleurs, faite de « short stories » avec des dessinateurs prestigieux. Un régal pour l’œil, malgré une couverture décevante et loin du niveau luxuriant de l’intérieur.
Et aussi des nouvelles, dont une de Brigitte Fontaine, la seule rockeuse française, avec un dessin d’Olivia Clavel, toujours originale et à part.
Quelques merveilles , dont Blutch : talent, originalité, habileté… Blutch renouvelle le genre BD avec classe. Là il se permet un bout de remake de Tintin, périlleux mais réussi.
Mattotti reste le grand italien design, dosé et chic.
Le surévalué Art Spiegelman reste surévalué.
Mais des inconnus (de moi) comme Claude Gotting, et surtout Florence Dupré de la Tour, nous livrent des dessins-peintures, genre craie pastel, qui élèvent le niveau BD moyen.
Un certain Ville Ranta trace une légende nordique aussi bien dessinée que l’inévitable Johann Sfarr (même genre de trait faussement lâché !).
Eleanor Davis balance un récit à la manière des papiers découpés de Matisse… Bien visé, l’ambition paie parfois .
Jacques de Loustal se renouvelle avec des cases, genre gouache en à plat, lumineuses et naïves. Beau et frais.
Pirus semble dessiner avec règle et compas, très graphique, mais un peu dessin industriel, sauvé par l’invention.
Killofer, une des stars de l’Association ( éditeur branché), récidive en culot et originalité les aventures d’un étron. Et bien d’autres BD cool et de beaux dessins, des nouvelles, pour ce véritable album.
Voilà pour ce feu d’artifice ambitieux et satiné , qui ne se limite pas au service minimum de beaucoup de dessineux , mais tend vers un style libre d’illustrations artistiques, dans le bon sens du terme.
PANDORA . Bande dessinée et fiction . 264 pages . 18 euros.
Edition Casterman