Dernière valse de la saison.
« Pour cette dernière émission de l’année, le Nova [Mix] Club version « Point Perché » a investi un nouveau lieu parisien. Cette fois, l’antenne avait été installée sous les néons bleutés d’une galerie d’art située à deux pas de la Place de la Concorde. En haut d’un escalier recouvert d’un joli tapis de velours, l’équipe de l’émission avait pris ses quartiers dans une longue pièce haute de plafond, encadrée par un bar et une drôle d’armature en plexiglas. »
Crédits photos par Tom
« Premier invité : le discret et solitaire Kool Clap. Ses yeux bleus cachés par une longue mèche qu’il s’est évertué à rejeter en arrière pendant toute la soirée, le producteur français a expédié son interview pour s’attacher à ce qu’il sait faire de mieux, soit un set océanique et azuréen à la fois, plein de couleurs et de soleil. Une house délicieuse, parfois saupoudrée de rythmes plus nerveux, qui a tout de suite fait bondir la salle. Un set, en guise d’introduction et de lancement : à la rentrée, le Français devrait publier un EP, puis un album, sous la bannière du label écossais Numbers, écurie reconnue pour héberger dans ses rangs le génial Jamie XX, par exemple.
À la suite du jeune pousse, c’est un vieux de la vieille qui a pris ses aises derrière les platines. La pointure chicagoane Roy Davis Junior a fait vrombir les enceintes de la galerie d’art, à l’aide d’une house teintée de garage, comme aux plus belles heures des soirées nineties de Chicago. Il y avait là suffisamment de voix pour écouter cette musique comme on se laisse emporter par un prêche. La musique de Roy Davis Junior est un appel bondissant au bonheur, un sermon plein de joie qui donne envie de lever les mains. Pour une fois, il est bon de le faire. Et même quand l’Américain s’autorise quelques largesses dance, virant du côté graisseux d’Ibiza et de la techno lourdaude, on continue à danser. Le bof devient bon et l’on danse encore.
Après deux sets en solo, ils ont débarqué à quatre. La même coupe de cheveux impeccablement taillée sur les côtés, le dernier bouton de chemise bien fermé, un ourlet millimétré, une mise parfaitement réglée : voilà Point Point. Le 23 juin prochain, le quatuor sortira son premier EP, Contrastive Focus Reduplication. Un drôle de nom loin d’avoir été choisi au hasard. Cette expression désigne l’art de répéter deux fois le même mot « pour appuyer son sens et sa définition ». D’où le Point Point. C’est en tout cas ce que ces quatre bonshommes ont tenté fébrilement d’expliquer au micro. On vous laissera le soin de recouper vos informations en allant fureter du côté d’une page Wikipédia pas vraiment évidente à envisager non plus. Après la house de ses deux prédécesseurs, Point Point a fait le choix du contre-pied offensif en balançant une sauce instrumentale virevoltante, pleine de basses agressives. C’était une contre-attaque, même. D’un coup, la petite foule de la galerie d’art s’est ruée contre les platines, flirtant dangereusement avec son bord.
Dans la foulée, la londonienne Moxie prenait son quart. Porte-étendard de cette nouvelle génération de fêtards couvés du regard par le Big Ben, la DJette a fusé du côté du soleil et des bailes funk brésiliennes. La foule reculait, rebondissait contre le bar, puis rejaillissait du côté des platines. On aurait dit un hangar carioca. Las, il était déjà minuit. Fin de la valse. »