Comment raconter l’exil dans un monde et une époque où l’idée de frontières, physiques comme psychologique est sacrément bousculé ? Dans Nomades, une mère tangeroise ne veut pas que son dernier fils tente l’aventure de la clandestinité comme l’ont fait les deux premiers. Pour l’en protéger, elle l’envoie dans un village au Sud du pays. Forcément Hossein, un ado voulant aller voir ailleurs, n’y voit qu’une punition renforçant son envie de partir.
Nomades se distingue des autres films sur les crises migratoires en s’attachant à ceux qui restent à quai, en ne fantasmant pas sur l’autre côté de la Méditerranée mais se concentrer sur le quotidien concret d’une famille partagée entre d’autres rives, celles d’un fils désormais divisé entre sa mère et ses frères comme celles d’un Maroc entre Sud et Nord, mode de vie occidental ou traditionnel.
Une autre manière de faire le voyage, plus intérieure, plus romanesque mais pas moins confrontée aux réalités comme aux frustrations d’un monde à l’ère de la mondialisation. En le faisant ricocher sur un rapport à la mère comme à la Terre, Nomades, fait le portrait des premières désillusions d’un adolescent d’autant plus complexes quand il doit choisir entre succomber aux chimères européennes ou y résister. Le film d’Olivier Coussemacq rappelant l’insondable complexité de ces questions, comme les dégâts de leur absence de réponses.
A.M
En salles le 7 août
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