Esta historia es completamente loca : le chanteur mexicain Peso Pluma est dans le top 10 Spotify, il fait des concerts partout dans le monde, et en parallèle, (mais pas très loin) il serait lié à l’un des plus gros cartels du Mexique.
L’histoire du jour ressemble à un pitch d’une série Netflix. Elle débute d’ailleurs au Mexique, comme une série sur deux sur Netflix. Le milieu concerné : celui du narcotrafic et des cartels (comme une série sur deux sur Netflix).
C’est sous-entendu, mais assez évident : cette musique « narcocorrido » parle de drogue. Et même de vente de cocaïne. Une « narcocorrido » est une balade musicale qui raconte le trafic de stup’ et qui glorifie les barons de la drogue.
L’apologie musicale des barons de cartel
Au Mexique, ce sujet divise le pays : ces groupes de musiques sont un vrai phénomène. À Guadalajara, deuxième ville du pays, un autre groupe, Los Alegres del Barranco affichait sur scène le 31 mars dernier un portrait géant de El Mencho. Cet homme, c’est tout simplement le baron de l’un des cartels les plus importants du pays.
Les images du concert ont scandalisé beaucoup de Mexicains, car deux semaines plus tôt, une fosse commune clandestine était retrouvée dans un ranch considéré comme un “centre d’extermination” du fameux cartel.
C’est assez fou puisque ces liens sont ambigus et loin des stéréotypes sensationnalistes. Les artistes ne sont par exemple pas des rappeurs tatoués et menaçants. On est plus dans une ambiance guitare, accordéon et Sombreros.
Le carton de la musique cartel
Le chanteur dont on parle plus haut, Peso Pluma, a cumulé des centaines de millions d’écoutes sur les plateformes de streaming. Il est le septième artiste le plus écouté au monde en 2024, d’après Spotify, dans un top 10 qui comprend Taylor Swift, Bad Bunny et Kanye West. Il fait des dates partout dans le monde comme à Coachella et en France où il sera à l’Olympia le 16 juillet prochain.
Ce qui choque le plus, c’est que ces groupes sont flous sur leurs relations avec les cartels. Ils ne se contentent pas de chanter le trafic de drogue. Peso Pluma serait par exemple lié à l’un des membres les plus importants de la faction de Los Chapitos, El Nini.
Face au phénomène, certains gouverneurs mexicains sanctionnent désormais ces groupes de musiques jugés complices de cette narco-propagande : un groupe de Tijuana a été contraint de payer 31 000 euros pour avoir joué des morceaux à la gloire des cartels.
La musique est une drogue dure, principe que le Mexique semble parfois appliquer à la lettre.