Les difficultés des syndicats au Bangladesh n’empêchent pas de filmer la lutte ( ouvrière) des femmes .
En 2013, à Dacca, le Rana Plaza s’effondrait sur ses dizaines d’ateliers de confection, laissant sous ses décombres plus de 1000 morts, la plupart des employés travaillant dans l’industrie du textile. De quoi faire suffisamment de bruit pour que le monde découvre le sort de cette classe ouvrière.
Made In Bangladesh ne revient pas tant sur cette catastrophe que sur son après pour les femmes travaillant pour l’un des plus gros producteurs de vêtements au monde.
Ayant réussi de justesse à échapper à un incendie dans un atelier de confection, Shimu décide de syndiquer pour pourvoir défendre ses droits, voire dans ce contexte, sa vie. La chose n’est pas si simple dans un pays où, même si la loi le permet, une autre plus implicite, celle des traditions patriarcales est devenue une norme qui régit jusqu’à la vie conjugale.
Made in Bangladesh aurait pu se contenter de partager les platebandes d’un Ken Loach ou des Frères Dardenne en accompagnant la lutte au quotidien de Shimu. Le film de Rubaiyat Hussein élargit ce contexte pour faire de celui d’une identité féminine en Asie du Sud-Est, un concret propos politique. Y compris en pointant du doigt les paradoxes du Bangladesh où, les femmes, de la présidence à l’opposition, occupent des postes importants mais où c’est encore le masculin qui domine.
Hossein apportant à sa galerie de personnages féminins, un regard différent des usuels films militants, en chassant le misérabilisme par des bulles d’air quand Shimu et ses collègues papotent, rient ou chantent. Made in Bangladesh tenant à distance certains stéréotypes, balayés par une immersion semi-documentaire qui sonne vrai à chaque scène.
A.M
En salles mercredi 4 décembre
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