En Afrique du Sud, une région s’appelle le Free State. Dans ce grenier à blé du pays, vit la portion la plus conservatrice des Afrikaners. La plupart sont fermiers mais encore plus religieux. Comme la famille de Janno, ado elevé dans un drôle de contexte : bercé par les traditions familiale mais qui grandit dans une Afrique du Sud qui a aboli l’Apartheid.
Sa mère lui impose la présence de Pieter, un autre ado, délinquant qu’il va devoir accepter comme frère adoptif. Pas simple quand le nouveau venu est pétri dans le moule viriliste afrikaner alors que Janno commence à se sentir attiré par les garçons.
Les Moissonneurs est un film courageux. Au minimum dans sa peinture de mœurs encore bien ancrées. Etienne Kallos passe par une version personnelle d’Abel et Caïn pour exprimer l’inéluctable mais difficile chemin vers une autre société. Celle qui doit refuser un héritage où s’entremêle restes de colonialisme et valeurs patriarcales machistes.
Les Moissonneurs assurant de la part herculéenne de cette tâche en filmant une terre de plus en plus aride où s’échine à survivre une communauté blanche convaincue jusqu’à l’aliénation que leur fin est proche depuis la fin de l’Apartheid. Kallos refuse pour autant de transformer les oppresseurs d’hier en victimes d’aujourd’hui, filme des familles avalées par leurs craintes, rongées par leurs névroses identitaires. Mais plus encore, avec Janno et Pieter, les interrogations sur le futur incertain, celui d’un pays qui doit donc s’émanciper de racines toxiques, moissonner définitivement les germes de la haine, des autres comme de soi, pour semer celle d’un nouveau système social.
A.M
En salles le 20 février
Notre chroniqueur cinéma Alex Masson, avait reçu le réalisateur Étienne Kallos pour parler de son film. Écoutez les juste en dessous :
Nova vous offre des places avec le jeu juste en dessous. Trouvez le mot de passe sur la page Facebook Nova.