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4 min

Les Ecrits Corsaires de Pier Paolo Pasolini

par Marie Arquié

Publié le 5 novembre 2013 à 11 h 49 min
Mis à jour le 31 octobre 2017 à 15 h 21 min

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Anniversaire de la mort de Pasolini.

Dans le Gift Shop de ce grand mix, on la joue piraterie des idées casées et bandits des cases elles-même avec les Ecrits Corsaires de Pier Paolo Pasolini. 

L’Italien Pasolini, le poète, l’écrivain, le dramaturge, le cinéaste et le polémiste aussi, Pasolini l’homme public assassiné dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975.

37 ans qu’on interroge un meurtre des plus suspects, qui coincide étrangement avec la sortie en salle du film le plus provocant de Pasolini, film resté aussi brillant qu’insoutenable.

Salò (ou les 120 journées de Sodome) est une transposition du livre de Sade dans un huit-clos onirico-réaliste (et j’assume le paradoxe) sous l’Italie fasciste.

Divisé en 3 chapitres « Les larmes, la merde, le sang », fameux triptyque de l’être devenu substance, matière de la souffrance, le film choque par son volontaire détachement. Sa perversité est tout autant narrative que visuelle, et la forme du conte loin d’adoucir renvoie violemment le spectateur à sa déshumanisation de consommateur.

 

Revenons à Pasolini le 1er novembre 1975, maintenu au sol, torturé, écrasé par sa propre voiture, la culpabilité d’un jeune prostitué de 17 ans agissant seul n’a jamais convaincu et les théories sont légions: extrême droite, querelle amoureuse, gang fasciste. Elles se rencontrent sur l’internet, ici plus précisément.

Si Pasolini déclare dans ses poèmes que « quelque chose d’humain est fini », dans Ecrits Corsaires il se refuse à l’accepter.

Pour honorer la mémoire de Pasolini, ou plutôt pour commencer à la saisir, rien de tel qu’une déambulation dans Ecrits Corsaires, compilation d’articles polémiques écrits de janvier 74 à février 75 pour le Corriere della sera, et dans lesquels l’auteur s’insurge contre une jeunesse absorbée par des idéaux capitalistes dénués de toute profondeur mythique, de toute humanité. Une société de consommation perçue comme le nouveau fascisme.

« La fausse expressivité du slogan constitue le nec plus extra de la nouvelle langue technique qui remplace le discours humaniste. Elle symbolise la vie linguistique du futur, c’est à dire d’un monde inexpressif, sans particularismes ni diversités de cultures, un monde parfaitement normalisé et acculturé. »

Si Pasolini déclare dans ses poèmes que « quelque chose d’humain est fini », dans Ecrits Corsaires il se refuse à l’accepter.

Taxé de populisme ou de réactionnaire par la gauche, et de dangereux communiste par la droite, Pasolini se refuse à la catégorie, il s’écrit et se lit comme une pensée glissante sur laquelle n’adhère pas les étiquettes.

Un protectionniste de l’âme pourrait-on dire, mais on dirait déjà trop ou trop peu. Il faut mouler sa pensée sans l’entraver, du sur-mesure intellectuel tout en souplesse qui accepte le mouvement perpétuel et imprévu.

 

Par ailleurs, Ecrits Corsaires, c’est un petit bijou de formulation et d’humour bien planqué mais précieux dont témoigne le fameux « Contre les Cheveux longs » (cadeau ci-dessous), et dont il serait dommage de se priver.

Les Ecrits Corsaires,  Flammarion, collection champs arts, 9€

 » La première fois que j’ai vu des chevelus, c’était à Prague : dans le hall d’un hôtel où j’étais descendu, sont entrés deux jeunes étrangers portant les cheveux jusqu’aux épaules. Ils ont traversé le hall, gagné un coin un peu à l’écart et se sont assis à une table. Ils sont restés assis un petite demi-heure, observés par les clients, dont j’étais; puis ils sont partis. Que ce soit alors qu’ils fendaient la foule attroupée dans le hall ou lorsqu’ils étaient assis dans leur coin à l’écart, il n’ont pas dit un mot (peut-être – encore que je ne m’en souvienne pas – se sont-ils chuchoté quelque chose : mais, je pense, quelque chose de rigoureusement pratique, d’inexpressif).

En effet, dans cette circonstance particulière – qui était entièrement publique, ou sociale et, dirais-je même, officielle – ils n’avaient pas besoin de parler; leur silence était rigoureusement fonctionnel. Et il l’était simplement, parce que parler était superflu. Ces deux jeunes gens se servaient, pour communiquer avec les personnes présentes, les observateurs – leurs frères de ce moment là – d’un autre langage verbal traditionnel et le rendait superflu – en trouvant d’ailleurs immédiatement place dans l’ample domaine des «signes» dans le cercle de la sémiologie – c’était le langage de leurs cheveux.

Un seul élément – précisément la longueur de leurs cheveux tombant sur les épaules – contenait en lui tous les signes possibles d’un langage articulé. Mais quel était donc le sens de leur message silencieux et purement physique ?
Le voici : «Nous sommes deux chevelus. Nous appartenons à une nouvelle catégories humaine qui fait en ce moment son apparition dans le monde, qui a son centre en Amérique, et qui , en province (comme par exemple – et même surtout – ici à Prague), est inconnue. Nous constituons donc pour vous une apparition. Nous exerçons notre apostolat, déjà pleins d’un savoir qui nous comble et nous dépouille totalement. Nous n’avons rien à ajouter oralement et rationnellement à ce que nos cheveux disent physiquement et ontologiquement. Le savoir dont nous sommes remplis sera un jour également vôtre, et notre apostolat y aura sa part. Pour l’heure, c’est une nouveauté, une grande nouveauté qui, avec le scandale qu’elle suscite créé dans le monde une attente. Elle ne sera pas trahie. Les bourgeois ont raison de nous regarder avec haine et terreur, car ce en quoi consiste la longueur de nos cheveux les conteste radicalement. Mais qu’ils ne nous prennent pas pour des gens mal élevés ou sauvages : nous sommes bien conscients de nos responsabilités. Nous ne vous regardons pas, nous demeurons réservés. Faites de même vous aussi, et attendez les événements. »

Je fus le destinataire de cette communication; je sus tout de suite la déchiffrer : ce langage privé de lexique, de grammaire et de syntaxe, on pouvait l’apprendre immédiatement, et puis, sémiologiquement parlant, ce n’était qu’une forme de ce «langage de la présence physique» que les hommes savent employer depuis toujours. Je compris et j’éprouvais une immédiate antipathie pour ces deux jeunes gens. J’ai, par la suite, dû ravaler mon antipathie et défendre les gens à cheveux longs contre les attaques de la police et des fascistes : j’étais naturellement, par principe, du coté du Living theatre, des Beats, etc., et le principe qui me faisait me tenir à leurs cotés était un principe rigoureusement démocratique…. » 

Corriere della sera, 7.01.1973 (Écrits corsaires, Paris, Flammarion, 1976, pp. 25-33)

 

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Marie Arquié

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