Après Michigan, Sufjan Stevens sortait il y a (presque) tout pile 20 ans « Illinois ». Il invente alors un État magique, plein de références historiques, de rebondissements et d’orchestrations.
Cette semaine, on fête l’anniversaire d’un album culte et surtout d’un mythe patriotique non accompli. C’est un album de 2005, signé Sufjan Stevens, un artiste né dans le Michigan en 1975. Michigan, c’est d’ailleurs le titre de son premier album, en 2002. En 2005, il sort celui qui fête ses 20 ans cette semaine : Illinois.
Sufjan Stevens parlait à qui voulait bien l’entendre de son “50 states project”. L’idée est simple : il fera un disque pour chacun des cinquante États des États-Unis. La presse locale s’affole, les médias ont un super sujet, les fans lui offrent des trucs pour l’influencer dans le choix du prochain État américain à mettre en musique…
Mais Sufjan Stevens manquera finalement 48 États aux 50 États et il finira par avouer que ce n’était qu’un très malin coup de promo imaginé par son manager. N’empêche, la blague aura laissé cet album-concept perché et délicat, parmi les meilleurs de l’année 2005.
On y entre par une porte, à savoir le premier des 22 morceaux de l’album, Concerning The UFO Sighting Near Highland, Illinois, à propos de l’observation des ovnis près d’Highland, dans l’Illinois.
C’est comme la bande son d’un voyage. C’est vraiment une histoire, il est amusant de suivre les paroles en même temps (certes, contée par un conteur un peu sous acide). Musicalement, il y a des envolées de flutes, de hautbois, de violons, le tout avec une délicatesse et une justesse remarquables. Puis il y a aussi des choses qui tranchent musicalement, qui se retrouvent plutôt du côté du rock, comme The Man of Metropolis Steals Our Hearts.
Par-ci, mais surtout par là, des références locales comme Abraham Lincoln, qui fut député de l’Illinois, du poète Carl Sandburg, du tueur en série John Gacy Jr, de Superman, des grands immeubles de Chicago, etc.
L’album a été adapté en spectacle en 2023, un show dansé/dansé-théâtre, mis en scène par Justin Peck, un spectacle couronné de succès, à Broadway ou aux Tony Awards, cérémonie consacrée du genre.

