À 21 ans, Michael D’Angelo fondait littéralement le courant néo-soul avec Brown Sugar, un disque ultra culte sorti il y a presque tout pile 30 ans, en 1995.
Ce qu’on vous raconte aujourd’hui est une belle histoire, celle de l’anniversaire d’un disque, mais surtout d’un genre musical. Il nous faut remonter 30 ans en arrière… Nous sommes en juillet 1995, au milieu de l’âge d’or du Hip-hop avec du R&B. Un certain D’Angelo, lui, s’engouffre dans un renouveau d’un autre genre, qui était jusque-là resté aux années 1960 et 70’ : celui de la néo-soul.
Brown Sugar fête demain, le 3 juillet, ses 30 ans. À seulement 21 ans, Michael « D’Angelo » Archer débarque à mi-chemin entre Marvin Gaye et un cool kid du hiphop. Il excelle. On a l’impression qu’il se balade, que c’est facile.
On bouge lascivement, on fait des grimaces de kiffeur·ses joueur·ses de basse, et ça dure tout le long de l’album…. Des voix, des vibes, des accords de claviers sur des lignes de basses hypnotiques, et des boucles de batterie assez hip-hop.
Ce mélange de jazz, de hip-hop et de funk, il s’explique aussi par son chez-lui. D’Angelo vient de Richemont, dans l’Est des États-Unis, influencé à la fois par New york et par Los Angeles, entre biggie et g-funk.
Brown Sugar, c’est 10 morceaux qui nous propulsent dans une nuit sensuelle, l’impression d’écouter une jam session nocturne de génies, de voir des volutes de fumée et les spectres fantômes des grands artistes funk et jazz planer au-dessus.
Il y a aussi quelque chose d’un peu gospel, avec des refrains comme des mantras. Alors vu que D’Angelo est le fils d’un pasteur, ça joue peut-être. Quoi qu’il en soit, ce premier disque n’a pas explosé tout de suite, mais il a clairement ouvert la voie à toute une génération néo-soul. Le succès (à savoir 4 nomination aux grammy’s) rend les labels plus motivés à investir sur des Maxwell, Macy Gray et Erykah Badu, qui pètera les scores 2 ans plus tard avec Baduizm.
C’est l’album Voodoo, son successeur, qui grimpe direct à sa sortie en 2000 au sommet.
S’ensuit une tournée live culte avec le groupe The Soultronics (Questlove, Pino Palladino, Roy Hargrove, etc.) puis une bonne dizaine d’années d’absence et un retour tonitruant avec l’album Black Messiah et le groupe The Vanguard. C’était en 2016, et un pote à lui, un certain Raphael Saadiq, a dit en septembre qu’il serait en studio pour un 4ᵉ disque ! en attendant, on réécoute Brown Sugar, en boucle s’il vous plait !