Pollution plastique : la K-Pop et son merchandising effréné

publié le 26/10/2023

Les CD de KPOP polluent (la planète).

Alors qu’est-ce que la K-pop ? Ce sont des boys bands, de jolis garçons maquillés qui dansent sur de la variété et qui vendent des camions de merchandising à des fans en délire et collectionneurs.

Une mode qui cartonne partout dans le monde et c’est bien cela qui pose problème. Un homme politique sud-coréen, le représentant Woo Won-shik du Parti Démocratique de Corée du Sud – principal parti d’opposition du pays, a dévoilé dimanche que, en 2022, les entreprises de K-pop ont utilisé collectivement plus de 800 tonnes de plastique pour fabriquer des albums, selon les informations du Korea Times. L’utilisation de plastique dans la production d’albums K-pop aurait augmenté de plus de 14 fois au cours des six dernières années.

1 395 tonnes de déchets plastiques ont été générées uniquement à partir de CD, en se basant sur le nombre total d’albums K-pop (74,2 millions) vendus dans tout le pays l’année dernière. Sans compter que les précieux albums contiennent bien souvent des cartes photos exclusives, du merchandising unique, des tickets pour peut-être avoir la chance de rencontrer les artistes, incitant les collectionneurs à acheter plusieurs fois le même disque… Ce sont les fans eux-mêmes qui ont tiré la sonnette d’alarme. En 2021 un groupe de fans a créé KPOP 4 PLANET pour mener des campagnes avec le slogan « pas de K-pop sur une planète morte ». Le groupe a par exemple collecté plus de 8 000 albums de K-pop inutilisés, auprès des fans, et les a livrés à des sociétés de divertissement sud-coréennes comme HYBE, JYP et SM Entertainment pour illustrer la quantité de déchets qu’ils créent.

Un militant climatique sud-coréen portant un masque « pas de K-pop sur une planète morte » manifeste au Centre de congrès international de Charm el-Cheikh, dans la ville balnéaire égyptienne du même nom sur la mer Rouge, pendant la Conférence climat COP27, le 10 novembre 2022 / AHMAD GHARABLI / AFP

Le représentant Woo a expliqué : « Compte tenu de la popularité mondiale de la K-pop, les entreprises de divertissement devraient renforcer leurs normes de gestion ESG et le ministère de l’Environnement devrait proposer des contre-mesures efficaces. » Le message passe doucement. L’année dernière, JYP Entertainment a pris une mesure significative pour réduire son empreinte environnementale en annonçant son intention de se tourner vers des sorties d’albums uniquement en format numérique. Une prise de conscience au sein de l’industrie de la nécessité urgente de produire des albums K-pop plus propres.