En école de pilotage Formule 1 ou de mannequin, les sorties de la semaine accélèrent leur regard sur les jeunes femmes.
Rapide se met au volant en s’attachant à Max
Depuis quelques années, la place des femmes dans le cinéma est devenu une question prépondérante. Si en coulisses des initiatives prônant la parité, comme le collectif 50/50, se sont mises en place, il manquait un poste essentiel à l’appel : la représentation par des personnages féminins plus en phase avec la réalité. Notamment en ce qui concerne la jeune génération. Rapide se met au volant en s’attachant à Max, une étudiante qui n’a qu’une passion : la course automobile, tout en s’essayant à un cinéma d’action.
Le film de Morgan Dalibert pimpe donc à la fois les films d’apprentissage et les productions Besson des années 90 façon Taxi ou l’environnement des Fast & Furious avec cette héroïne moderne, héritière d’un girl power modernisé. Rapide roule aussi à l’essence des productions pour les plateformes (C’est là que Dalibert a fait ses armes avec AKA, récent carton Netflix) pour les ramener au paddock des salles en les sortant de leurs algorithmes, que ce soit avec un scénario moins balisé ou l’apport d’un Alban Lenoir, exfiltré de Balle Perdue (autre carton Netflix) pour un chouette rôle de mentor de Max. Idem pour la sphère influenceuse, quand ce rôle principal est confié à l’une d’elles, Paola Locatelli, qui s’en tire plus que bien. Efficace et malin, Rapide est bel et bien un film qui va pied au plancher, en séduisant prototype de cinéma qui adapte impeccablement l’univers girly à l’époque.
Toxic, les images d’une sororité en combat
En Lituanie aussi, le cinéma se pose des questions sur l’image des filles. Toxic se focalisant sur deux ado’ rivales pour participer à des castings de mannequinat. Elles vont devenir inséparables parce que se retrouvant dans leur part d’outsider, l’une parce qu’elle boîte, l’autre parce que « garçon manquée ».
Marija et Kristina se font donc panel d’une jeune génération de filles coincées entre rêves des standards mondialisés et ancrage dans une Europe de l’Est industrielle. Toxic souhaitant surtout faire table rase d’un environnement fait de prédation ou d’exploitation, ou d’injonctions ordonnées aux corps féminins via des gamines qui apprennent à se faire vomir pour mieux ressembler aux idoles de TikTok.
Pas très loin d’un monde selon les Dardenne dans sa part comportementaliste, Toxic a pour autant quelque chose de plus chaleureux quand il fait de la sororité naissante entre Marija et Kristina un refuge protecteur pour les accompagner vers un âge adulte aux horizons moins couverts.
Rapide, Toxic, en salles le 2 avril.