Depuis le 12 mars, la Fondation groupe EDF présente « Ce que l’horizon promet », une exposition qui explore le rapport que nous avons avec le futur entre art contemporain et sciences humaines.
L’avenir : c’est quand, ça veut dire quoi, ça sera quoi, ça sert à quoi ? Quels sont nos outils de projection pour anticiper l’inconnu, entre peur, espoir et besoin de contrôle ?
Il y a ceux, scientifiques, qui annoncent la fin du monde par a+b, d’autres au fond d’une boule de cristal ; il y a ceux, sociologues, qui étudient le pessimisme ambiant pour demain, et d’autres encore, artistes, qui d’un coup de crayon ou de dés imaginent les futurs possibles… Et qu’on retrouve à la Fondation groupe EDF, dans le 7ème arrondissement parisien.
D’abord, entrer dans cette cathédrale industrielle qui alimentait Paris en électricité au début du siècle dernier, et dont les immenses vitres permettent à la lumière d’inonder des murs couleur saumon, qui évoquent autant l’aube que le crépuscule. Derrière un voile blanc, une cabine propose d’enregistrer nos prédictions et nos prévisions pour l’an 2100, les données récoltées serviront à alimenter les recherches sociologiques de Gérald Bronner, commissaire scientifique de l’expo. Nous voilà introduits, prêts à sillonner les trois étages d’exposition, chacun étant consacré à un thème : Certitudes et incertitudes ; Magie et science ; Libre arbitre.
Sous le commissariat artistique de Samantha Barroero et de Nathalie Bazoche coexistent les œuvres de 27 artistes français et internationaux, dans une scénographie aérée, rythmée par des voilages blancs.
Il y a le tapis de dés d’Evariste Richer où les numéros assemblés nous plongent dans l’œil d’un cyclone, demain s’envisageant au quotidien par une météo aléatoire; il y a des dessins prophétiques et délicieusement absurdes de Philippe Ramette, table de désorientation ou d’un monument en l’honneur de ceux qui se sont perdus en chemin; il y a la ligne de cœur du creux de la main de Brognon Rollin accrochée en néon au mur, la toupie sur cloche érigée en statue grecque, en pythie pourquoi pas, par Tom Barbagli. Il y a le paysage noir et blanc coupé d’une courbe rouge/cours en bourse par Frank Scurti, la Space Door de William S. Burroughs, passage vers un autre monde fait d’assemblage d’images et de textes choisis de façon aléatoire.
Il y a encore vers la fin du parcours, une photographie en couleurs et grand format de Benoît Barbagli, la joie de vivre et un bouquet de fleurs qui percent l’océan vers le ciel.
Et l’oeil est attiré partout par tout, les sons, les formes, les couleurs… Pour une réflexion aussi poétique que ludique sur la question si sérieuse de l’avenir, ce temps qui à peine nommé disparaît pour devenir le présent, et sur notre besoin irrépressible de le prévoir pour mieux le maîtriser, voire l’effacer, face aux désirs et aux craintes qu’il éveille.
Dans le cadre de l’exposition, pléthore d’évènements évidemment, à surveiller ici, des concerts mais aussi des conférences, comme celle passionnante de Gérald Bronner « L’homme face à l’avenir », dont le podcast est à écouter là !
INFOS PRATIQUES
Ce que l’horizon promet, entrée gratuite sur réservation, du mardi au dimanche de 12h à 19h, jusqu’au 28 septembre 2025.
Nocturnes les jeudis jusqu’à 22h
Fondation groupe EDF
6 rue Juliette Récamier – 75007 Paris
M° Sèvres-Babylone
Réservations ici.