Vous pensiez faire rouler le caddie sur une petite mélodie innocente ? Et si on vous disait qu’elle vous manipule… La Muzak, c’est cette musique aplatie, toute lisse : la musique d’ascenseur, d’attente téléphonique, de supermarchés, etc. Elle est là spécialement pour vendre ou pour rendre productif‧ve.
La Muzak, c’est d’abord le nom d’une société américaine créée par le général George Owen Squierun en 1934. Le militaire a mis au point tout un tas de technologies, dont celle qui consiste à diffuser de la musique par lignes téléphoniques. On pouvait ainsi s’ambiancer directement en décrochant les téléphones.
Le tournant plus vicieux a été pris autour de la Seconde Guerre mondiale, quand la société a commencé à se servir de plusieurs études pour affirmer que sa musique améliore la productivité des travailleurs. En 1984, la même entreprise a financé une étude qui prouve qu’un supermarché passant de la Muzak ferait de meilleures ventes qu’un supermarché silencieux. Autrement dit, entendre cette musique nous ferait acheter plus de patates. Il faut garder en tête que ces études-là ont été réalisées par l’entreprise elle-même, ce qui semble un peu orienter la finalité : se faire de l’argent.
La Muzak 2.0 : la “Lo-fi”
Bon, la Muzak n’a pas que des mauvais côtés ! Par exemple, elle peut être utilisée pour se concentrer. Vous avez peut-être sans le réaliser écouté de la “new muzak”, appelée “lo-fi”, un concept qui perce sur les plateformes audio et qu’on écoute quand on doit réviser, ou travailler en open space. Fun Fact : même les astronautes d’Apollo 11 sont partis en écoutant de la Muzak.
Des supermarchés jusqu’aux étoiles en passant par nos bureaux, la Muzak se faufile partout. La grande différence, ça reste le consentement (on y revient toujours). Dans un cas, on nous l’impose pour nous manipuler, et dans l’autre, on choisit de cliquer sur play.
Alors si vous allez au supermarché aujourd’hui, tendez bien l’oreille, et demandez-vous : est ce que j’ai vraiment envie de patates ?

