Après les vinyles, les cassettes sont de retour. À tel point qu’un disquaire a décidé d’ouvrir une boutique à Paris spécialisée en ces objets rectangulaires, qui s’insèrent dans des walkmans et des magnétos.
« La K7 bande encore ». Le message en haut de la vitrine noire avec des néons roses est direct. Comme De La Soul, l’objet en vogue des les années 1970 et 80 is not dead. Du sol au plafond, elles sont bien là, sur chaque planche des étagères fixées aux murs bleus et roses, accessibles aux acheteurs. D’autres sont cachées dans les pièces annexes au local de trois mètres de large et aux couleurs pimpantes. Et pour ceux qui voudraient en acheter sans avoir de lecteurs, pas de problème. Les walkmans de marques historiques ou les anciens jouets Barbie qui permettaient aussi aux enfants des années 80 d’écouter des cassettes sans leurs parents trônent sur les étagères d’Andres et Léa Aubry, qui ont ouvert le Club K7 en janvier. « On n’est pas des péteux ici, d’ailleurs on adore tout ce qui est cheap. »
Seule boutique en France à proposer uniquement des cassettes, le Club de la rue du Sommerard accueille des clients de tous les âges. À la caisse, un enfant passe avec une cassette des quatre saisons de Vivaldi. « On essaye de proposer tous les genres musicaux pour aller de l’éducation musicale à la découverte de pépites. » La pop et le rock prédominent, mais le hip-hop et la funk ne sont pas en restes. Le rayon préféré d’Andrea Sorbi est le rayon oriental. C’est dedans que se trouvent ses plus grandes découvertes musicales. Andrea reprend : « Je suis aussi désespérément à la recherche de cassettes de musiques subsahariennes. »
Au départ, la musique à moindre coût
La cassette avait fait un boom dans les années 1970 et 1980 pour son faible coût. Notamment grâce à sa fonctionnalité d’enregistrement grâce aux bobines vides. Elle est bien moins chère que les vinyles, encore stars du marché. Aujourd’hui, la valeur pécuniaire des cassettes a augmenté. C’est la disponibilité d’un produit sur le marché qui fixe son prix. Au club K7, Temps Mort de Booba s’est vendu à six cents euros. Mais les cassettes de Paolo Conte se vendent à quatre euros.
Même si l’objet est vintage, de nouveaux artistes comme The Weekend, Sabrina Carpenter ou Billie Eilish ont sorti leurs nouveaux albums sous format. De quoi nourrir la nouvelle hype post-vinyles. Des artistes indépendants actuels font aussi le choix de s’enregistrer sur les bobines. Certaines sont disponibles dans le 5e arrondissement de Paris, où un étage étiqueté en jaune avec le mot « indés », est affiché.