En images : Youssoupha en live chez Radio Nova

Cette Chambre noire, c’est celle de Youssoupha, un artiste qui met toujours un point d’honneur à se réinventer pour chacun de ses nouveaux projets. La musique rap est la musique qu’il aime, qui l’anime et qu’il produit aussi pour d’autres artistes, non sans succès.

Plus de 20 ans de rap avec ses galères, ses bonnes et mauvaises surprises, ses pièges et ses réussites finales, au point d’avoir pris le pouvoir de sa musique, d’avoir pris assez de recul. Car prendre du recul, si c’est prendre de l’élan, c’est aussi savoir élargir son champ de vision.

Prendre de la distance, aussi, avec le rap game notamment, au point de se positionner dans un rap hors sol, loin des enjeux, des thèmes et des embrouilles du moment. Histoire de voir plus loin que l’horizon. Comme Alpha Wann, il vise les cieux, jamais l’Everest.

D’où la destination affichée qui est d’ailleurs le titre de son dernier opus : Neptune Terminus, soit la planète la plus éloignée du système solaire. Un rêve digne d’un film de Christopher Nolan.

Loin de Paris, sa banlieue ses environs, notre artiste installé depuis cinq ans sur le continent noir — en Côte-d’Ivoire précisément — scande plus que jamais « une musique nègre », comme ils disent.

Un rap varié qui puise autant dans les influences américaines qu’africaines, loin du jeunisme mais avec un besoin de modernité doublé d’une obsession, pour ce emcee, de durer. Un encore jeune et ambitieux qui veut pas devenir QUE le rappeur préféré des rappeurs.

Un Prims Parolier qui s’évertue à être heureux plutôt que parfait. Car changer soi-même c’est déjà un bon début quand on veut changer le monde. Un lyriciste bantou qui; depuis ses débuts et à jamais, reste conscient de représenter une France et une couleur longtemps méprisées.

Parce que son combat a lui continue. Parce que « tous les gens de son public sont aussi de sa famille ». Vous comprendrez, à l’instar de l’hymne du club de foot de Liverpool, qu’il ne marchera jamais seul.