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3 min

Une schizophrénie acceptable

par Thierry Keller

Publié le 9 décembre 2013 à 14 h 55 min
Mis à jour le 13 décembre 2013 à 11 h 15 min

Une schizophrénie acceptable

Une schizophrénie acceptable

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Les chroniques d’Usbek & Rica : #13.

Nous vivons dans un état de schizophrénie permanente.

On est écolo, mais on veut continuer à consommer comme si de rien n’était, on réclame la protection de la vie privée, mais on passe sa vie à exposer ses données personnelles en ligne, on est technophile le matin, mais technophobe le soir (près de 40% des français déclaraient en 2011 ne pas imaginer vivre une seule journée avec les technologies d’il y a 10 ans), on a besoin de se retrouver seul pour se « recentrer », mais on ne peut pas vivre sans sa bande de copains, ou sans envoyer des dizaines de SMS par jour, on achète des vinyles mais on est abonné à Deezer ou Spotify, on lutte pour retrouver du temps, mais est tout le temps débordé.

Même les mots n’échappent pas à la schizophrénie, avec l’explosion des fameux mots-valises : « alicaments », « adulescents », et leur maître à tous : « glocal », contraction de local et global…La schizophrénie, c’est le fait d’avoir le cerveau coupé en deux.

Et la dissociation n’est pas psychique, elle est politique et culturelle. 

Comment on peut définir la schizophrénie ? La vraie schizophrénie, selon l’Inserm, c’est une « maladie mentale principalement marquée par des idées délirantes, reflet d’une perte du contact vital avec la réalité, et une dissociation, véritable dislocation de la vie psychique (cognitive et affective) ». La schizophrénie dont je parle a une définition, elle, beaucoup moins scientifique. C’est simplement le fait d’avoir le cerveau coupé en deux. Et la dissociation n’est pas psychique, elle est politique et culturelle.

« Left vs. Right » © David McCandless & Stefanie Posavec 

« Avant », les choses étaient plus simples : on était dreyfusard ou anti-dreyfusard, communiste ou anticommuniste, on était rock ou variété, et quand on était rock, on était Beatles ou Stones, et encore, on était aussi Lennon ou Mac McCartney, Mick Jaeger ou Keith Richards, et même quand on n’était « que » dylanien, on était folk ou électrique. La vie était simple.

Mais alors qu’est-ce qui s’est passé ? Plein de choses : l’échec des visions du monde ultra théoriques du XXe siècle qui nous obligeaient à être d’un seul camp. Non seulement les idéologies ont échoué mais en plus le corps social lui-même s’est disloqué (avec notamment une classe ouvrière atomisée) ; le fait qu’on soit devenu un peu des enfants gâtés dans cet « âge de l’accès » dont parlait Jeremy Rifkin il y a déjà quelques années, où les données et la connaissance sont à disposition ; mais surtout il y a cette plasticité permise par Internet, qui nous autorise à passer gratuitement et facilement du coq à l’âne en permanence, et d’abord du réel au virtuel. Donc c’est une maladie mentale acceptable. Et c’est un peu ça le paradoxe : on se sent bien dans cette schizophrénie politique et culturelle, c’est notre monde, notre normalité. C’est une maladie mentale acceptable.

On se sent bien dans cette schizophrénie politique et culturelle, c’est notre monde, notre normalité

Bien sûr, on peut le regretter, parce que la mort des modèles établis crée mécaniquement du flottement idéologique. On peut aller en vacances à New York et être anti-américain, ne pas vouloir mourir et refuser les expériences sur les cellules souche, rouler en électrique et être contre le nucléaire… On est tellement à l’aise qu’on s’arrange un peu avec les principes.

Et puis d’un autre côté, on a complètement tiré profit de cette schizophrénie. On peut  aimer le foot et l’opéra, on peut être un capitaliste punk, passer sa vie à être connecté et faire une retraite une fois par an dans un monastère. Il n’y a plus de contradiction : de plus en plus, grâce à cette nouvelle plasticité, on va réconcilier les deux parties de notre cerveau dissocié. On retrouve là l’esprit de l’honnête homme du XVIIIe siècle et des Encyclopédistes, qui étaient des touche-à-tout décomplexés, mathématiciens et philosophes, botanistes et musiciens, révolutionnaires et courtisans. Alors à ceux qui se posent encore la question : comment être un honnête homme au XXIe siècle, je réponds : faites comme tout le monde, soyez schizophrène !

Initialement publié sur http://usbek-et-rica.fr/blog/une-schizophrenie-acceptable/

  • Culture
  • politique

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Thierry Keller

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