Chaque jour, Radio Nova met un coup de projecteur sur un titre, aujourd’hui « Not Like Us», de Kendrick Lamar.
On ne le présente plus, Kendrick Lamar est un des rappeurs américains les plus reconnus et salués de notre époque. Auteur de 5 albums studio, détenteurs de 17 Grammy Awards et 29 BET hip-hop Awards, sa réputation n’est plus à faire.
En ce moment, il fait les gros titres dans le monde du rap pour son clash avec Drake, et vient de sortir sa quatrième disstrack (une chanson intentionnellement visée pour insulter quelqu’un) contre le canadien, « Not Like us », qui fait beaucoup parler de lui sur les réseaux.
Ce morceau hyperviolent attaque Drake sur tous les fronts, abîmant au passage son image aux yeux des fans des deux rappeurs qui, dans les commentaires du son posté sur YouTube, décernent déjà la victoire à Kendrick :
Un clash déjà légendaire
On vous en avait déjà parlé sur Nova, mais depuis mars, la battle entre Drake et Kendrick Lamar tient en haleine le monde du rap comme un feuilleton. La provocation a commencé avec une disstrack sur Drake par Future, Metro Boomin et Kendrick avec « Like That » le 22 mars dernier.
Drake avait alors répliqué une première fois avec « Push Ups » le 19 avril, et le 20 avril dernier, alors que Kendrick n’avait pas encore répondu, le canadien avait publié un nouveau titre, « Taylor Made Freestyle », toujours contre l’auteur de DAMN. Ce freestyle a vite fait polémique, car il contenait dès l’ouverture un deepfake des voix de Snoop Dogg et Tupac qui supplient Kendrick Lamar de répondre à « Push Ups ». Sous la menace de représailles judiciaires, Drake a très vite retiré son titre (quatre jours après), puisque de toute évidence, aucun des deux rappeurs n’avait donné son autorisation.
Depuis, Kendrick a répondu à Drake avec « meet the grahams », sa troisième disstrack, puis « Not Like Us », sortie à peine 24 heures après « meet the grahams », le 4 mai dernier.
Dans « Not Like Us », il clash très violemment le chanteur de « One Dance » et dit venger les rappeurs de la côte ouest dont Drake avait usurpé l’identité dans son « Taylor Made Freestyle ».
La disstrack la plus salée de Kendrick
Le morceau est tellement brutal qu’on ne résiste pas à vous traduire certains passages des plus salés :
« Certified Lover Boy, certified pedophiles »
Certainement la punch qui a fait le plus parler sur les réseaux. Kendrick accuse frontalement le rappeur de pédophilie en faisant référence à son album Certified Love Boy sorti en 2021. Dans le même registre, il ajoute aussi :
« (..) that predator move in flocks
That name gotta be registered and placed on neighborhood watch »
« Ce prédateur se déplace en groupes / Son nom devrait être enregistré et placé sous surveillance du quartier ».
Kendrick fait ici référence à la pochette choisie pour le single, le SUMMUM de la provocation. On y voit le manoir à 100 millions de dollars de Drake à Toronto, vu d’une carte GPS où plusieurs icônes appartenant à une application pour signaler les agresseurs sexuels s’accumulent sur le bâtiment. Bon, le message est clair.
« You think the Bay gon’ let you disrespect Pac ?
I think that Oakland show gon’ be your last stop »
« Tu crois que la Baie va te laisser manquer de respect à Tupac ? Je pense que ce show à Oakland sera ton dernier arrêt ».
Ajoute-t-il enfin en menaçant directement Drake pour avoir disrespect Tupac dans « Taylor Made Freestyle » et lui déconseillant de trop s’approcher de la West Coast. L’onomatopée “wop wop wop” répétée au début du morceau prend alors un autre sens et vient imiter le son d’une rafale de points lancés contre le canadien.
La confrontation est implacable, la sentence, sévère et le résultat, plus qu’humiliant.
Un titre bouncy au sample historique
Pour autant, ce titre se détache par sa rythmique tranchée sur une prod typique de DJ Mustard. Avec ce morceau, Kendrick revient aux origines du son bouncy inspiré du style hyphy, un genre musical hip-hop originaire de la West Coast et plus précisément de la baie de San Francisco.
Mais plus encore, on retrouve aux origines de la prod de Mustard un sample du morceau « I believe to my soul » de Ray Charles, sorti en 1961. Cette complainte amoureuse sur l’infidélité sera ensuite reprise par le saxophoniste Monk Higgins, qui sortira le morceau sur son premier album en 1968.
Ce sont les quatre temps de violons du morceau d’Higgins, accélérés et claquants, que Mustard reprend sur la track de Kendrick et qui donnent cette ardeur et cette énergie au morceau final.
Une chose est sûre, sur internet, le verdict est unanime, Kendrick semble a éteint Drake avec « Not Like Us ». Quant à nous, on n’attend qu’une seule chose, c’est de voir comment Drake se relèvera face à cet affront. Ne vous inquiétez pas, Nova sera là pour vous tenir au courant des news de ce clash déjà légendaire.