Parce que eux ne risquent pas de se faire arrêter
Au moins eux, ils ne risquent pas de se faire embarquer par la police. Vendredi dernier, devant le congrès Espagnol, on pouvait voir distinctement une centaine d’hologrammes très en colère. Ils brandissaient des pancartes – tels de vrais manifestants – : « liberté d’expression », « Non à a censure ». « Stop à la répression »
Contre quoi exactement ces hologrammes râlent-ils ?
Une loi extrêmement répressive sur la sécurité intérieure, que le gouvernement Rajoy vient de faire passer en force. Une loi que ses opposants ont rebaptisée : la loi du baîllon.
Pour donner quelques exemples :
Cette loi expose toutes personnes manifestants sans autorisation, ou devant le parlement, à des amendes allant jusqu’à 30 000 euros .
On y trouve aussi, une réforme pas douce du code pénal, et l’interdiction de filmer des policiers (une interdiction sur laquelle les policiers Américains ne cracheraient pas ces dernières semaines)
Profitant de sa majorité au parlement, le gouvernement a fait passé la loi, alors que depuis des mois, la société civile se mobilise contre et que le reste des élus espagnols – tous bords confondus – s’y opposait. Selon les derniers sondages, précise l’Obs, 82% des Espagnols se seraient déclarés contre et même l’ONU ne trouve ça pas très très bien (et a prié l’Espagne de ne pas la voter)
Résultat donc, un collectif de diverses associations citoyennes espagnoles a organisé cette manifestation futuriste, histoire de démontrer que la société civile avait les moyens technologiques de contourner cette interdiction. Les hologrammes étaient accompagnés par des hauts-parleurs qui diffusaient des messages criés et envoyés au site organisateur par tous les opposants qui le souhaitaient.
En tout cas, la manifestation d’hologramme est peut-être aussi une idée pour lutter contre l’arsenal répressifs des forces de l’ordre, les grenades offensives, le froid glacial et les bombes lacrymos.