De l’avant-garde aux dancefloors.
Avec la réédition, augmentée et complétée, de cette encyclopédie de 400 pages, l’editeur le Mot et le Reste met à l’honneur cette tentaculaire musique électronique.
L’auteur, Guillaume Kosmicki, spécialiste enseignant, avait déjà frappé avec les Free Parties, et montré son admiration pour les musiques savantes( tome 1 et 2)
Avec un index de 15 pages, bourrées de noms propres on évalue l’historique : des premiers enregistreurs, puis émetteurs et autres modulateurs électroniques pour en arriver à la danse planétaire d’aujourd’hui, quel chemin parcouru !
Un chapitre de Technologie et d’améliorations, puis de popularisation: les engins sont de bonnes bases pour créer. C’est tout le début du siècle, avec les savants fous qui bricolent des machines.
Un chapitre des précurseurs avant gardistes : Futuristes, Varèse, Stockhausen John Cage…un discours de l’auteur parfois trop respectueux, car il y eut bien des voies de garage, et de la branlette intellectuelle stupide!
Un chapitre hard d’électroacoustique : pure électronique, hauts parleurs, et sons industriels, bandes enregistrées et cassettes, puis ordinateurs, il faut s’accrocher , c’est le HARDWARE !
L’explosion des années 50 : Après la guerre tout est perfectionné et prêt. Et voilà les bruitages, musique concrète, bandes et expérimentations chiantes mais qui vont donner des idées.
Les années 70 : les musiciens reprennent le pas sur les savants et balancent la purée : Kraftwerk , Krautrock , Dub, Fusion, Progressif et Indus !!!
Les années 80 ou l’avènement : cette fois ce sont les amateurs et le public qui en veulent ! Avec les synthétiseurs c’est la ruée. Boites à rythmes, New Wave, Rap, Post Punk, Synth Pop, Electro et Body, Transe et Techno…
Les années 90 : Cette fois, les clubs s’en mêlent et les DJ’s ont du GOUT pour atteindre les foules. Garage, House, Dance, Jungle, Drum and Bass… C’est l’émergence d’un genre à part entière ?
Ces « pédagogiques chapitres » se terminent par les effets Rave et Free Parties, puis l’évolution des styles, jusqu’à des mélanges indémêlables d’influences.
L’auteur y oublie un peu le fait que souvent l’Electronique a eu – et dès le début -besoin de vrais sons de voix, cordes ou percussions pour émerger de l’informe absolu ou de l’abstrait total. Il l’évoque, mais c’est un des nœud de l’Electro… ( un des effets de surplace se produit quand les computers se donnent un mal fou à imiter cloches, violons, voix et autres cornemuses ! )
Bref pour un néophyte comme moi, pour qui les sons synthétiques ont produit 2 grands effets : la Techno BOUM BOUM, et les nappes PLANANTES,- et finalement j’aime les deux -, frénésie de percussions ou au contraire interminables glissendos, cette compilation d’infos reste un dictionnaire, une base de références.
Conclusion : toute cette technologie ne sert – en bout de course – qu’ à nous mettre dans des états d’excitation et d’euphorie, réservées jusque-là aux seules les substances chimiques actives : les drogues et alcools !…
Je me trompe ?…
_ Musiques Electroniques. De l’avant-garde aux dance floors. Par Guillaume Kosmicki . 416 pages . 25 euros . ( illustré de documents en noir et blanc)
Edition Le Mot et le Reste.
(PS : toutes les utilisations de l’électronique dans le Rock, la Pop, le Rock Allemand, le Reggae, le Post Punk etc.. Sont bien décrites, pour chaque groupe!)