Prendre la même photo qu’il y a 80 ans, c’est la très jolie idée d’un concours de photo-re-photo. Sur une sélection de 33 sites, n’importe qui peut capturer la reconstruction urbaine de la France d’après-guerre à travers la re-photographie en reproduisant des clichés d’époque.
Dans un mois, ça fera 80 ans qu’on signait la fin de la Seconde Guerre mondiale ; et avec, le temps de la reconstruction humaine, politique et urbaine.
Au sortir de la guerre, le défi urbain était en effet de taille : des villes entières à reconstruire, dont les ruines ont donné naissance au Ministère chargé de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU – l’actuel ministère de l’Égalité des Territoires et du Logement).
L’héritage photographique : plus de 36 000 images
Le service photographie de ce ministère a documenté, dès 1945 et durant une quinzaine d’années ensuite, l’état du bâti, l’ampleur de la tragédie et l’action du MRU dans les réparations urbaines. La collection rassemble un nombre ahurissant de 36 000 photos : des coins de rues et des tas de gravats, des carrefours réaménagés, des places, des squares, des bureaux, des ponts… Des villes entières reprennent vie en noir et blanc, à travers ces clichés qui ne prétendent pas à être artistiques, mais qui ont l’émotion de l’instant et de l’absence d’intention.
Avant/Après sans chichis
Il ne s’agit sur aucun de ces clichés de faire impression, joli ou histoire. C’est justement par cela qu’ils tirent leur force, un peu comme les photos de Vivian Maier… C’est beau d’imperfections, simplement, directement, sans chichis comme diraient nos grand-mères qui ont connu la guerre.
Le concours photo intitulé “La France d’après-guerre à travers la photographie” a ainsi été organisé pour les 80 ans du Ministère chargé de la Reconstruction et de l’Urbanisme. À partir d’une image d’archive, les participant·es amateur·es et professionnel·les sont invité·es à réaliser un avant/après en photographiant un lieu à partir du même point de vue que le cliché d’époque.
Jusqu’au 15 avril pour participer !
Soigner le cadre, la mise en scène, la lumière : tous les dispositifs artistiques sont les bienvenus, tant que vous cherchez à mettre en rapport le passé et le présent dans l’instantané. Sachez que si vous n’avez le droit qu’à une re-photo par site, vous pouvez concourir sur les 33 sites… À Nantes, c’est la place Royale ; le pont de Recouvrance à Brest, un carrefour dans la ville de Rennes, le centre des finances publiques de Grenoble, le Square de la place de Villeboeuf de Saint-Etienne, un Pont de Puteau, l’angle des Boulevards Saint-Michel et Port-Royal à Paris… Vous voyez l’idée : faire parler la pierre de nos villes et notre Histoire en résonance.
Il y a aussi des récompenses et prix, qui seront attribués le mois prochain. Les participant·es peuvent notamment gagner des publications dans le magazine FishEye, un tirage en qualité supérieure, ou encore une exposition au ministère ! Si ça vous intéresse, vous pouvez trouver plus d’infos et inscriptions simplissimes sur les sites des ministères de l’Aménagement du territoire et de la Transition écologique.