Quand la génération start-up se fait tacler par le cinéma suédois.
Et si on était devenu aussi accro au libéralisme qu’à la clope ? C’est une des thèses originales de Sous Hypnose. Un jeune couple suédois qui se prépare à une audition pour séduire des investisseurs pour leur application, voit l’opération déraper, quand Vera qui a eu recours à une séance d’hypnose pour arrêter de fumer, à un comportement de plus en plus désinhibé. Dans la lignée d’un cinéma nordique des plus acides, Sous Hypnose fait sauter les coutures d’un monde du travail comme de la figure du couple ou tout serait petits arrangements, devenu aussi inanimé que des bullshit jobs. Ernst de Greer prend le parti pris du cringe pour les dynamiter. Soit une arme parfaite pour tirer à vue sur l’une des tares actuelles, cette nécessité à se survendre pour pouvoir exister.
Sous hypnose débordant de son pitch de départ quand au-delà du malaise croissant provoqué par Véra, tout commence à débloquer, d’un bug informatique à des coupures de courant intempestives dans l’hôtel où le film se déroule. Comme s’il était temps d’un concret pétage de plomb généralisé pour lutter contre la startupisation gangrénant jusqu’aux rapports humains en stratégie commerciale ou en management d’auto-entreprenariat. Peut-être faut-il faire comme Vera qui s’invente soudain un chien imaginaire pour mieux montrer les crocs. Sous hypnose étant, au-delà de son humeur de comédie vacharde, une parfaite séance de désenvoûtement.
Sous hypnose. En salles depuis le 25 juin.