TCQVAR AUX DESIGNER’S DAYS 2016
Le festival des Designer’s Days (ou D’Days) nous permet de suivre chaque année pendant une semaine les nouveautés d’un métier pluridisciplinaire : le métier de designer.
Des dizaines d’expositions aux quatre coins de Paris rassemblent les protagonistes majeurs du design, mais aussi les artistes, fabricants, artisans et étudiants. Une sélection vaste et parfois disparate, plus sélective que les années précédentes d’après le communiqué des D’Days. Professionnel ou amateur, le public visé lors de la manifestation reste pourtant encore à définir.
Le design évolue. Il s’apprécie technologiquement et esthétiquement. Preuve en est avec le coup de cœur de cette édition 2016 pour l’exposition Luminor de Daan Roosegaarde au musée des Arts décoratifs de Paris.
Scott Longfellow, directeur du festival, dresse une définition simple du design. Il n’est ni tout à fait une science, ni tout à fait un art. Le thème cette année : évolution / révolution. Le champ est vaste, pas de panique, nous allons essayer de l’élaguer en douceur. Une R/Evolution en trois axes, pour comprendre comment fonctionne le design en 2016.
Première révolution : la définition du design évolue. Trop longtemps il a été associé aux arts décoratifs. Le néologisme design = mobilier n’est plus d’actualité ! Le musée des Arts décoratifs de Paris est le lieu d’accueil principal de la semaine des D’Days. Pourtant, “décoratif” est à bannir lorsque l’on parle de design aujourd’hui.
Patricio Sarmiento, le commissaire de l’exposition Taïwan-Unfolding, retrace l’histoire de l’industrie taïwanaise par le papier. De l’image traditionnelle et cérémonielle liée au pays, les artisans en font des sacs, des bijoux et des découpages ludiques en forme d’animaux et de végétation : une immersion dans la faune et la flore de Taïwan.
L’artisanat est le point névralgique des D’Days. À l’exposition Péri’Fabrique, dont le but est d’associer designers et artisans, on découvre le projet Oro, né d’une collaboration entre le designer Piergil Fourquié et les relieuses de l’Atelier Dreieck. Siège ou serre-livres géant ? L’objet final est entièrement réalisé en éléments de reliure.
Deuxième révolution : de l’âme dans la technologie. Joe Colombo disait : “Le design, c’est ce qui rend la technique aimable”. À l’heure de la troisième révolution industrielle, Jeremy Rifkin pense le design comme le supplément d’âme apporté à la technique.
Toujours au musée des Arts décoratifs, les étudiants de la HEAR (Haute école des arts du Rhin) exposent JAM Mécanique. Les visiteurs sont invités à mettre les mains dans le cambouis. Le supplément d’âme ? L’énergie humaine, source de communication, qui rend la technique aimable.
Chez Parrot, allier la technique et l’âme est un savoir-faire requis. L’exposition Drone au musée des Arts et Métiers retrace l’histoire de l’aviation en parallèle à celle de l’évolution des drones. Karim Fargeau, designer industriel, nous explique l’utilité d’un produit simple, aérodynamique et esthétique.
La technologie dans le design peut aussi être musicale, ce qui la rend d’autant plus agréable. Michaël Boumendil est un des protagonistes de la Sound Design Party à la Gaîté lyrique. Le designer musical prône un enjeu fonctionnel et émotionnel. Son créneau : rejoindre l’ergonomie et le digital au bénéfice des marques et des gens.
Troisième révolution : le design est acteur de changement. Il n’impose rien, il propose. Deux étapes : l’imaginer et en parler.
Pour l’imaginer, les Designer’s Days font confiance aux étudiants de l’ECV (École de Communication Visuelle). Quatre projets sont sélectionnés pour l’exposition Design Fiction sur les quais de la station de métro Saint-Germain-des-Prés.
Pour en parler, Le Forum Think Life se tient au Carreau du Temple. L’occasion d’y voir plus clair sur les différentes formes de design et leurs applications. Pour Esther Bacot, intervenante sur le bien-être en design : le design est perceptif. Il s’appuie sur l’empathie pour améliorer le quotidien. Un objet doit procurer du bien-être.
Enfin, les Designer’s Days sont aussi l’occasion de parler design en petit comité. Jean-Paul Bath, directeur de la Galerie VIA, organise un Speed Dating. Un fabriquant et un designer en tête à tête pendant douze minutes, ça en fait des possibilités. Le “plus si affinité” : communiquer, échanger, et pourquoi pas trouver un partenaire pour développer son projet.
Retour tout en images sur cette semaine avec TCQVAR