Vent d’ailleurs

Bintou Simporé et Raphaëlle Pluskwa nous racontent des histoires d’oiseaux migrateurs. 

Elles survolent les décennies à la rencontre d’hommes et de femmes immigrées et mettent à l’honneur leurs parcours !

Des histoires comme celle de Lazare Ponticelli qui émigre seul d’Italie, chassé par la misère. Arrivé en France en 1907 à l’âge de neuf ans, il s’engage en 1914 dans l’armée et participe à la 1ʳᵉ Guerre Mondiale. Il en sort vivant et décède en 2008 à l’âge de 110 ans, ce qui fera de lui le dernier des poilus. 

bottes de Lazare Ponticelli, derniers des poilus

L’histoire d’Aimé Césaire, arrivé de Martinique pour poursuivre ses études au Lycée Louis Le Grand tout en fréquentant dans les salons littéraires des sœurs Nardal où avec d’autres étudiants de la Sorbonne, ils inventent le terme de Négritude.

Fodé Kaba, étudiant dans les rues de Paris

Musikactu :

Après avoir diffusé un extrait des six playlists réalisées par Hédia Yelles Chaouche et Lucile Humbert Wozniak dans le studio musique installé au cœur de l’exposition, Bintou Simporé et Raphaëlle Pluskwa accueillent le chanteur sénégalais Faada Freddy, de retour avec son nouvel EP Tables Will Turn sur le label Thinkzik ! Avec ses percussions vocales et corporelles dont il se sert pour créer ce qu’il appelle une musique “100% organique et 0% technologique” et nous faire passer son message d’humanité !

Faada Freddy fait ses premiers pas dans le milieu hip hop et poursuit ses études jusqu’en 1993. Il fonde le groupe Daara J avec Ndongo D et El Hadj Man.

En avril 2014, il fait une reprise du titre “Little Black Sandals”. de la chanteuse Sia.

La chanteuse a invité ses followers à partager la version de Faada Freddy sur son compte Twitter en déclarant que c’était la meilleure reprise de Little Black Sandals.

Il se lance ensuite dans une carrière solo gospel, soul et sort son premier album Gospel Journey en mars 2015. Faada a défendu cet EP sur scène, et a enchaîné les premières parties d’artistes tels que Imany, Lenny Kravitz à l’Olympia ainsi que Johnny Hallyday aux Francofolies.

Son premier album, Gospel Journey, a également la particularité d’avoir sollicité uniquement la bouche et le corps, sans aucun instrument classique.

On peut le retrouver aux Solidays le 24 juin, au Jazz à Vienne le 4 juillet ainsi qu’au Trianon le 10 novembre entre autres dates d’une grande tournée.

Mag d’Ici et d’Ailleurs : 

Dans le Mag d’ici et d’Ailleurs, Bintou Simporé et Raphaëlle Pluskwa accueillent Constance Rivière, la directrice générale du Palais de la Porte Dorée et Sébastien Gokalp, directeur du Musée de l’Histoire de l’Immigration. Ils nous présentent un parcours historique à visage humain autour de 11 dates repères de l’immigration.

“On célèbre les dates qui ont un écho particulier parce qu’elles viennent raconter quelque chose de l’histoire de l’immigration comme 1917, date de la création de la pièce d’identité pour les étrangers ou 1983, date de “La Marche des Beurs”. Constance Rivière.

Constance Rivière est une haute fonctionnaire et militante politique française.

Ancienne élève de l’École normale supérieure de Paris (2001) et de l’Institut d’études politiques de Paris (2004), elle obtient une maîtrise en philosophie à l’Université Paris-X, puis intègre l’École nationale d’administration (promotion Aristide-Briand de 2008).

Conseillère spéciale chargée de la culture et de la citoyenneté dans le cabinet de l’ex-président François Hollande, Cette ex-Secrétaire générale du Défenseur des droits de l’Homme, membre du conseil d’administration de Bibliothèques sans frontières, de la Philharmonie de Paris, des Rencontres de la photographie d’Arles, est par ailleurs romancière avec Une fille sans histoire et La maison des solitudes aux éditions Stock

“Ce qui est très touchant dans cette collection, c’est ce que nous avons proposé aux immigrés ou aux descendants d’immigrés : nous donner des objets qui racontent leur parcours. Une des premières œuvres que l’on a acquise, c’est une truelle de briqueterie, celle du père de Cavanna !” Sébastien Gokalp

Sébastien Gokalp a d’abord été professeur de lycée, puis conservateur et commissaire d’expositions, notamment pour Andy Warhol, le peintre et sculpteur Lucio Fontana, l’auteur de BD et figure mythique de la contre-culture américaine Robert Crumb ou encore le photographe et réalisateur Larry Clark.

Sa mère, Catherine Villeneuve-Gokalp, était démographe. Quant à son père, Altan Gokalp, il était ethnologue, spécialiste de la Turquie. 

Il est le commissaire général de cette nouvelle exposition permanente proposant une approche historique de l’immigration à partir de faits migratoires majeurs des trois derniers siècles, associant récits chronologiques, portraits, arts contemporains, studio, musique et films.

Le Code Noir

Coup de coeur :

“Bonjour : mot primordial, comme une lumière qui s’allume au premier contact de civilisation entre les humains. Bel Bonjour est le sourire qui s’éclaire.” Caroline Bourgine.

Le cœur de Bintou Simporé penche pour la culture caribéenne et le dernier livre de Caroline Bourgine et son “Dictionnaire des Caraïbes, un itinéraire poétique” paraîtra le 28 juin prochain chez Caraïbéditions.

Dans son livre, elle explicite des termes comme Gwo ka, biguine, calypso ou sega qui ont accompagné les migrations de milliers d’antillais et réunionnais dans l’hexagone, notamment via le Bumidom, Le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer, Bumidom, un organisme public qui a organisé l’émigration des habitants des départements d’Outre-Mer vers la France métropolitaine de 1963 à 1981, une partie d’histoire des citoyens français, présente dans la nouvelle exposition permanente du Musée de l’histoire de l’immigration. Dans ce dictionnaire riche de culture caribéenne qui passe par la littérature, la gastronomie, la flore et les goûteuses expressions locales.

Caroline Bourgine est une journaliste, productrice radio, auteure, réalisatrice. Elle a été correspondante de RFI en Afrique Centrale dans les années 1980, a produit et présenté diverse émission sur les radios du service public, notamment « Equinoxe » sur France Culture pendant 13 ans, émission dédiée aux musiques du monde. 

Elle a aussi publié plusieurs compilations musicales, et été conseillère spectacle vivant et audiovisuel pour le Ministère de la Culture lors de l’année de l’Outre-Mer en 2011).

Elle a réalise un documentaire sur le Gwo Ka, l’âme de la Guadeloupe (1995 réédité en 2013) et écrit le livre “les guadeloupéens“.

Classico

Sébastien Gokalp du Musée National de l’Histoire de l’Immigration, dévoile un pan de la nouvelle exposition autour d’une chanson emblématique : “Bouge de là” de MC Solaar.

“Un morceau qui a été chanté pour la première fois chez Radio Nova dans l’émission de Dee nasty” nous raconte un Sébastien Gokalp enthousiaste. Pour lui, c’est un des premiers morceaux français qui se démarque du rap américain, créé par un jeune rappeur d’origine tchadienne, né à Dakar et français.

“J’ai dû m’en aller, j’ai dû m’éclipser, tout ce mouvement, ce rythme résume assez bien le fait d’émigrer” Sébastien Gokalp.

 Le Live :

Le live de Néo Géo Nova se déroule au Palais de la Porte Dorée avec la chanteuse franco-algérienne Souad Massi. Elle nous livre un mini-concert apaisant et enchanteur, avec notamment des titres issus de son dernier album Sequana.

Souvent considérée comme la plus belle voix féminine d’Afrique du Nord, Souad Massi s’est forgée cette réputation au cours d’une carrière de plus de 20 ans. Ses chansons, empreintes d’amour, d’altruisme et de courage, sont autant de témoignages contre l’intolérance. Loin de la vague déferlante du raï, Souad Massi, guitare en bandoulière, inspiration folk, a apporté un son nouveau à la musique algérienne.

Née dans les années 70 au sein d’une famille modeste d’Alger, Souad Massi est venu très jeune à la musique. Une musique de rencontres, de métissages et de mélanges dès l’origine puisqu’elle étudie à la fois la musique dite “classique” et la musique arabo-andalouse. “Raoui” (le conteur) sort en mars 2001. Naviguant entre rock et traditions, il révèle au grand public une artiste qui aborde des styles aussi éloignés que le chaâbi et le folk rock américain.

En 2002, elle reçoit la distinction de Chevalier des arts et lettres.

“Deb” est nominé aux Victoires de la Musique 2004 dans la catégorie Meilleur album world. En 2011, Souad Massi se voit décerner le Grand Prix des musiques du monde de la Sacem. En 2017, elle est élevée au rang d’Officier des Arts et des Lettres.

Sequana est le dixième album de Souad Massi, sa palette sonore s’élargit vers le Sahel, les Caraïbes, la bossa brésilienne. Produit par Justin Adams (Rachid Taha et Robert Plant…), elle invite Piers Faccini ou la flûtiste Naïssam Jalal sur son opus.

Elle nous interprète deux morceaux de son album Sequana et son classique « Raoui » accompagné par le guitariste Malik Kerrouche.

Playlist Live :

• Souad Massi – Mirage feat. Piers Faccini

• Souad Massi – Dessine moi un pays

• Souad Massi – Une seule étoile 

• Souad Massi – Raoui

Playlist de l’Émission

• Laurent Bardainne & Tigre d’eau douce & Bertrand Belin – Oiseau
• Extrait de la playlist 1 “Ça swingue” à Paris : Musique d’Ici et d’Ailleurs du studio musique – Louis Armstrong, Joséphine Baker, Ray Ventura et ses collégiens, Yves Montand, Slimane Azem

• Faada Freddy – Beautiful
• Manu Chao – Clandestino

• HaIdouti Orkestar – Arabim Fellahi

• Pierre louis – Vieux Neg Paris

• Calypso Rose – Calypso Queen

• MC Solaar – Bouge de là

C’était une émission de Bintou Simporé co-présenté avec Raphaëlle Pluskwa, réalisé par Tristan Guérin avec la participation de Céleste Métais Grollier et Christian Nzonta. À la rédaction et aux réseaux sociaux Paul Brumberg, Charles Nagy et Bastien Stisi à la production et à la coordination, Samy-Alexandre Selmi, Esteli Hernandez-Ortiz, Christine Ahouandjinou et Charlotte Elles

Un grand merci à toute l’équipe du Palais de la Porte Dorée et à bientôt.