Dernier cliché de la jeunesse anglaise ?
Ce LIVE filmé – qui vient de sortir – me fait penser à une archive classée « secret défense ». On y voit un sobre showcase des Pierres qui Roulent, avant leur grand saut américain.
Ils y sont au sommet de leur art : leur allure de gitans chics, leur jeu encore appliqué et concentré, leur jeunesse juste ébréchée,leur premier tour en Angleterre depuis 66 , comme un au revoir au pays magique qui les a fait naitre…
Ils ont bouclé « Sticky Fingers », et il s’apprêtent à filer en France, à cause d’une nouvelle taxe anglaise qui va prendre effet… Et ce sera le mythique séjour à la villa Nellcote. Et le futur album Roots : Exile on main street.
Mais là, fin Mars 71, ils sont encore dans leur incroyable ascension, le feu d’artifice qui dure depuis 5 ans environ : ils réalisent leur force, subodore tout ce qu’on leur a déjà volé, et commencent à prendre le monde plus au sérieux.
Ils ont encore des tronches de bosseurs, d’ouvriers du Rock, et de tâcherons de tournée. Economes, appliqués, il y a une tension de l’effort, et du job à mener à bien.
Les images sont belles, juste dans le grand mythe naissant. Bill Wyman est entre vampire et vierge antique. Keith Richards en mexicain déjeté, Charlie Watts en gitan inquiet, Mick Taylor ne fait que passer et Jagger est l’ange exterminateur… (et on entend le piano de Ian Stewart, le fantôme généreux)
Voilà, ce pic ou « climax » est donc le dernier avant le grand barnum américain qui démarrera après l’exil dope français. Tout ceci afin que ceux qui les considèrent à juste titre comme zombies-dinosaures, voit un peu le vrai truc de base.
Double DVD+CD restauré remixé : MARQUEE CLUB live en 1971.= 8 chansons + 2 chansons en 2 prises Et Brown sugar à Top of the Pops : Jagger en satin rose.+CD =10 tracks EAGLE ROCK ( * également chez EAGLE : les WHO au Shea Stadium de NY en 1982 . = 25 chansons. Mais ces Mods resteront british)