Le vêtement porte un nom de vieux, il date du 19e siècle et il habillait les ouvriers avant de devenir une figure du beauf et de la culture patriarcale. Plein d’histoire, il couvre aujourd’hui les torses des célébrités les plus stylées, symbole de progressisme et de modernité
Le « Marcel » est partout. Cet été, il sera encore plus partout. D’ailleurs, il a plein de noms. C’est selon le pays. En Suisse romande, c’est une chemisette, en Belgique, on appelle cela à un singlet. En France, on a choisi cette appellation du nom de la première entreprise qui l’a commercialisé, la bonneterie Marcel de Roanne.
Des égéries internationales du Marcel
De nombreuses stars arborent avec style le Marcel. Timothée Chalamet par exemple. Dès qu’il fait un truc ou dit un truc, c’est PLUS mille points. Sur son Insta, il le porte noir ou blanc.
On peut aussi citer comme porte-étendard, l’acteur britannique Aaron Taylor-Johnson, considéré comme l’homme le plus beau du monde, rien que ça.
Mais attention, il n’y pas que les hommes. Miley Cyrus, même si le col est plus bas ou Billie Eilish, elle, elle aime le marcel version maillot NBA Chicago Bulls.
Et en France, il y a évidemment Virginie Despentes. Il existe une photo d’elle avec un marcel sombre et Motörhead, le groupe de métal floqué sur le recto du tee-shirt. Des nouvelles égéries faisant de ce vêtement un symbole émancipateur féminin.
De la virilité masculiniste au féminisme, le Marcel change de casquette
En fait ce qui est étonnant avec ce vêtement, c’est qu’il a fait le grand écart dans l’histoire. D’abord incarnation du monde ouvrier, comme avec Marlon Brando dans un tramway nommé désir, puis porté par les dockers, il se retrouve progressivement associé à la virilité, voire au virilisme toxique, à la violence même. On l’imagine bien sur les épaules d’un chef mafieux à Brooklyn, exigeant qu’on ne le dérange pas pendant qu’il mange les meilleurs macaronis de New-York, au risque de se faire descendre d’une balle dans la tête.
Aux États-Unis, le marcel est même baptisé « wife beater », cogneur de femmes. Et comme un effet boomerang, il est donc aujourd’hui jeté à la figure des masculinistes et des agresseurs, par des féministes qui ont su récupérer le symbole.
Donc cet été, quand vous porterez votre Marcel… Ce ne sera plus un geste innocemment anodin. Vous êtes prévenu.