Wifredo lam, peintre tropical
Né à Cuba , 8eme enfant du chinois Yam Lam, et d’une afro espagnole, élevé dans la nature caraïbe, artiste de naissance, des études d’ art à la Havane, puis ce sera l’Espagne : 7 ans d’études d’art , enfin Paris .
Météore unique, Wifredo Lam va trouver un langage pictural , dont il est le seul représentant : bambous, lianes, troncs, feuilles, pattes d’oiseaux et membres d’humains en rangs serrés .. Un fouillis évoquant la jungle, l’Afrique, les caraïbes …
Un Style tropical, magique , dense, mais aussi un pinceau léger, aquarellé de noirs lavés et gris mouillés comme les Calligraphes d’Asie . On voit aussi des corps , seins et fesses et des têtes de masques : masques africains inspirés des Peules, Bambaras, Dogons, Dahomey . …
Cet hispano – chino africain, long, mince et élégant, qui avait la finesse aiguisée d’un asiatique, va faire l’admiration de TOUS : Picasso, Blaise Cendrars, Michel Leyris , douanier Rousseau, Matisse …. les surréalistes le vénèrent..
Avec la guerre, il fuit.. et il redécouvre les Antilles, la Martinique et Cuba et son africanité tropicale, les ombres de la forêt, les chauve souris de son enfance, les mystères de ses origines .. Des oiseaux à long bec, longues pattes, des yeux ronds hallucinés, des mains, des pieds nus , des ailes arachnéennes, des cornes , des griffes, des épines ,peinture vaudou ou l’on croit apercevoir les orishas : Chango , Ogoun,.. mais le tout maîtrisé, équilibré, composé …
Aimé Césaire, poète , prophète, porte – parole de la négritude profonde et lyrique , chantre inspirée des Antilles, rythme le monde noir des anciens esclaves avec des mots nouveaux, créoles, métisses, terriens, sensuels ou tristes..
Et Lam illustre son ami et frère , de gravures à la pointe sèche , de dessins dynamiques, des lignes graphiques d’animaux magiques… entremêlés.
Picasso , d’un seul coup d’œil comprend et imite Lam ! ..après avoir dit : »c’est mon fils, gêné , il avouera : il peut s’inspirer de l’art nègre lui , il a le droit. » mais gardera quelques idées graphiques , notamment des masques …
Wifredo Lam reste le plus grand peintre des tropiques, de l’africanité métisse, des la jungle et des magies … Avec lui , le monde des arts va se mettre à collectionner masques et statues d’Afrique, à s’en inspirer , comme l’avait fait Modigliani dans ses nus et Picasso, avec les demoiselles d’Avignon dès les années 1910 !!..
Aujourd’hui encore les Antilles, Cuba et Haiti sont des réservoirs de peintres, d’ artistes naturels et magnifiques ..
WIFREDO LAM . Centre Pompidou . Jusqu’au 15 février 2016 .
Peintures, dessins, photos, revues et livres rares