La disparition d’une adolescente fait réapparaitre les vertus émancipatrices du teen movie américain.
Depuis Twin Peaks et le mystère autour de Laura Palmer tout le monde sait que quand une jeune femme disparaît dans un bled de l’Amérique profonde, ça cache quelque chose de plus profond, de plus insidieux. La série de David Lynch est à l’évidence une des influences de Knives and Skin, mais il serait ridicule de l’y réduire quand derrière un cadre proche et un même sens de l’étrangeté, le film de Jennifer Reeder, accepte lui de donner des clés, de ne pas être cryptique comme le reste Lynch. La disparition de Carolyn, une lycéenne, fait même totalement ressortir un des malaises de l’époque, ce rapport au féminin, depuis toujours muselé par des traditions patriarcales.
Knives and Skin n’est pourtant pas en guerre féministe. Cette chronique d’une adolescence s’essaie à bousculer certains tabous mais dans une atmosphère cotonneuse de songe éveillé protégeant une jeune génération là où les mères sont engluées dans un quotidien devenu un cauchemar de névroses. Les ados de Knives and Skin sont inquiètes de leur futur, mais vont plutôt bien, ont du caractère et assument leur féminité, Reeder et son film, un peu sorcier quand il invoque les esprits d’un John Hughes (Breakfast club) ou Greg Araki (Mysterious skin), diffusent un beau sortilège en galvanisant par son regard bienveillant sans être effarouché pour autant, les adolescentes d’aujourd’hui, pour peut-être pas les préparer à ce qui les attend une fois adulte, mais les inciter à prendre leurs vies en main.
A.M
En salles le 20 novembre
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