Austin, Texas. C’est la ville natale de Lance Armstrong, mais c’est aussi depuis quelques années un des centres névralgiques du renouveau psyché. En témoigne, dans l’ombre du monstre South by Southwest, la notable présence du festival Levitation (ex-Austin Psych Fest) qui fête cette année sa 10e édition, un rassemblement de belle allure qui a fait des émules en France, de manière officielle comme à Angers, ou de manière plus officieuse à Bordeaux avec le Sideral Psych Fest organisé par L’Astrodøme.
Et justement – le monde est petit – c’est encore ces derniers qu’on retrouve à l’initiative de la venue de Holy Wave en nos contrées nouvelles-aquitaines. Holy Wave ? Une sacrée vague de rock psyché qui devrait en remontrer à plus d’un apprenti planchiste recherchant des sensations. Mais avant ça, une petite précision.
La médaille psyché a toujours deux faces. Côté pile, ça scintille ; c’est coloré, joyeux, presqu’enfantin. Côté face, ça menace ; c’est plus sombre, torturé, insidieux. Et Holy Wave, de quel côté se placent-ils ? Eh bien, ça dépend. Vous voilà bien avancé, hein ? Non, blague à part, il faudrait peut-être les mettre sur la tranche, au final. Car s’ils avaient à leurs débuts (en 2012 avec Relax) une sorte de distance ténébreuse et saillante à la Velvet ou à la Black Angels, ce sont désormais les lignes pastels, comme dessinées au Crayola, de leurs mélodies qu’ils mettent plus en avant.
Leur troisième disque, paru en mars dernier, est donc une terre de contrastes, comme le disent trop souvent les services com’ des régions pour appâter le touriste indécis. Derrière son intitulé flippé, Adult Fear, les titres des morceaux sont au diapason. « Nation in regress », « Time is not okay », « Crys », bienvenue au port de l’angoisse. Mais ce fataliste amer n’exclut pas la douceur et la lumière ; jamais Holy Wave n’aura autant choyé son versant pop. Si les noms de Julien Gasc, Jacco Gardner ou Syd Barrett vous viennent à l’esprit, vous n’êtes pas dans le hors-sujet.
Pour les accompagner, ça promet d’être pas mal non plus, avec les très fuzz Bordelais de The Wylde Tryfles et les fougueux Anglais de Captain Süün. Sans omettre, ce serait dommage, les duettistes de 45 Tours Mon Amour qui ambianceront le tout avec leurs brassées de disques format … 45 tours, of course.
Et le plus beau dans tout ça ? Eh bien, vous n’allez peut-être pas me croire, mais c’est gratuit. Oui, gratuit : voilà un mot qui, en plus de marquer pas mal de points au Scrabble (58, pour être exact), fait bien plaisir ; et ce n’est que le début, attendez d’être aux Vivres de l’Art, ce sera encore mille fois mieux !
L’Astroshøw, avec Holy Wave, le mercredi 5 septembre aux Vivres de l’Art, à partir de 18h00