A la quarantaine passée, Beshay, un lépreux vivant en banlieue du Caire à une vie bien remplie. Marié, avec des amis, et même un job de chiffonnier, il pourrait être heureux mais souffre de l’absence de sa famille qui l’a abandonné enfant à cause de sa maladie. Pour s’en libérer il décide d’aller à la recherche de son père, à l’autre bout du pays.
Sur le papier Yomeddine joue les équilibristes sur un fil tendu entre les contes orientaux et le mélo tire-larmes. Le film d’A.B Shawky prend le parti pris d’une distance avec le cinéma égyptien récent, reflet d’un pays encore en crise sociale et politique. Passer par les yeux de Beshay (et d’un gamin qui va l’accompagner), qui n’est jamais sorti de sa vie de la colonie de lépreux est idéal : la traversée du pays, croisant autant les pyramides que les coins isolés ou la pauvreté, se fait en toute virginité.
Ce qui ne veut pas dire avec naïveté : Yomeddine, intègre totalement un paysage local comme humain, dans sa complexité, sa beauté comme sa rudesse. Le naturel de comédiens non-professionnels (donc d’un authentique lépreux soumis au regard des autres dans la réalité comme son personnage dans le film) ou une mise en scène faisant écho à d’autres fabulistes (des Frères Coën à Elephant Man, ici ouvertement cités) renforce la volonté d’un universalisme. Ainsi Yomeddine raconte autant l’Egypte qu’un duo d’outsiders, très attachant coeur d’une épopée en carriole, traversant non seulement un pays, mais des frontières de cinéma. Et devenir un modèle parfait de feel-good-movie quand il cherche avant tout dans un sujet et un contexte particuliers, la flamme d’une humanité auprès de laquelle se réchauffer.
En salles le 21 novembre.
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