Si les juilletistes ont été gâté.e.s lors de cette dixième édition du festival Relâche, les aoûtien.ne.s ne seront pas pour autant abandonné.e.s sur le bas-côté comme un vulgaire teckel sous le cagnard d’une aire d’autoroute. Loin de là. Car l’association Allez les Filles chère à l’inusable Francis Vidal a pris soin de jalonner la deuxième moitié de cet été de rendez-vous impossibles à négliger.
Au rayon funk africain, le Togolais Peter Solo aka Vaudou Game fera vibrer les jardins du conservatoire. Installé à Lyon comme ses collègues de Voilààà, Vaudou Game sait mieux que personne prendre le groove par le colback, planter ses yeux dans les siens et le mettre au pas (chaloupé) fissa. Be here or be square dans le square Dom Bedos, c’est le moins qu’on puisse vous suggérer.
Afrobeat toujours, quelques jours plus tard (le 5 août), avec la venue des New-Yorkais d’Antibalas. Inspirés par les hauts faits de son compatriote Eddie Palmieri et plus encore par la légende nigériane Fela Kuti, le chanteur-saxophoniste Martin Perna et sa troupe pléthorique façonnent depuis vingt ans des motifs obsédants, où l’oreille comme les gambettes trouvent pleine satisfaction. Un tourbillon qui résiste à tout : aux soubresauts de la hype, aux réticences les mieux trempées et même aux balles, il paraît (c’est du moins ce qu’affirme leur nom).
Si vos cliquettes sont plus sensibles à la pop 60s des Syd Barrett, Ray Davies et autres Mayo Thompson, mister Presley sera là pour vous. Non, pas le gros Elvis en hologramme sur ses chiottes, mais Tim Presley – aussi connu de nos services sous l’identité de White Fence. Allié de confiance de Ty Segall ou Cate Le Bon (avec laquelle il forme le duo Drinks), ce drôle d’oiseau de la côte Ouest sait comment nourrir le faucon, comment apporter du bon grain pop à moudre pour ne pas vous laisser le bec dans l’eau.
Quant à ceux et celles qui montent aux rideaux lorsqu’un.e zazou.e écrase la pédale de fuzz comme un.e chauffard sur l’A63, les Floridiens de Jacuzzi Boys (clin d’oeil ironiste aux Beach Boys ?) leur filent un immanquable rendez-vous – vous pouvez annuler tout ce que vous aviez prévu le 5 septembre, vous êtes attendus.
Une précaution qui vaut aussi pour le mardi précédent (le 3). Car histoire d’allumer le mois de septembre avec tout sauf un pétard mouillé, c’est rien de moins que les champions garage-rock West Coast, les Oh Sees, escortés par leurs disciples labellisés 33 TH da Freak, qui déclencheront pogo sur pogo dans l’entrepôt béglais du BT59. Sueur, secousses et sensations garanties.
À la lecture de tout ça, le constat s’impose de lui-même : c’est pas demain la veille que les bonnes boussoles cesseront d’indiquer le sud-ouest l’été venu.