Dans BAM BAM, on revient sur l’histoire du tube « What’s a Girl To Do ».
Chaque semaine, dans BAM BAM, Sophie Marchand et Jean Morel vous parlent d’un morceau qui a hanté les pistes de danse, les danseurs et les clubbeurs du monde entier.
C’est l’histoire de quelques petites notes, discrètes, minimalistes et entêtantes. C’est l’histoire d’un artiste mystérieux qui, avec un synthé oldschool, a crée un hit à retardement, un hymne des clubs qui a mis onze ans à contaminer les dancefloor du monde entier. C’est l’histoire de Fatima Yamaha et de son morceau « What’s a Girl To Do ».
Si vous aimez sortir, et si fréquentiez déjà des clubs en 2015, alors vous connaissez cette mélodie. Parce qu’on l’a énormément entendue, en clôture de DJ sets, parce qu’elle a fait des millions de vue sur YouTube et que ce nom – Fatima Yamaha – est devenu une référence. Mais ce qui est fou, c’est qu’avant d’être un hit, ce morceau a passé onze ans dans la confidentialité la plus totale.
Le succès onze ans après
En 2004, une certaine Fatima Yamaha sort un maxi sur le label irlandais D1. Dans la notice, on apprend qu’il s’agit d’une productrice née d’un père japonais et d’une mère turque, et le maxi qui est tiré à peu d’exemplaires reste très confidentiel.
Et puis petit à petit, l’EP fait son chemin et s’impose dans les milieux undergrounds, chez les disquaires de qualité, et chez certains DJ. À la fin des années 2000, à Glasgow notamment, grâce au producteur Jackmaster qui commence à le jouer dans ses sets, et qui réalise le pouvoir d’envoûtement qu’il a sur le public. Et grâce aussi à Hudson Mohawke, le producteur écossais, qui le place dans son mix pour la BBC.
Et puis après quelques années, en 2015, la sauce monte tout d’un coup. Du jour au lendemain, après onze ans de vie souterraine, le titre devient viral. Le sixième sens des diggers se met en éveil, tous les DJ se mettent à jouer ce morceau, et les quelques vinyles encore disponibles s’arrachent à prix d’or.
Fatima Yamaha : l’homme qui rêvait d’être une femme ?
On finit par comprendre que derrière ce pseudo se cache Bas Bron, un producteur néerlandais qui n’es pas une fille mais un garçon, et qui a déjà fait un hit en 2001. On découvre aussi qu’il aime bien les pseudos. Du jour au lendemain, il se retrouve sollicité pour des festivals, des DJ set, des lives. Nous sommes en septembre 2015, et son morceau « What’s A Girl To Do » est à son apogée, et son créateur décide officiellement de faire tomber les masques à l’occasion de sa Boiler Room.
Comme quoi, les bonnes choses prennent parfois du temps à maturer, même à notre époque de la viralité. Il aura fallu onze ans à ce titre pour devenir un hymne des clubs, mais quel hymne impérissable.
BAM BAM, c’est le Bureau des Affaires Musicales de Radio Nova, animé par Sophie Marchand et Jean Morel, du lundi au vendredi sur Nova.