On l’a dit, répété, réécrit et redit : avant d’être l’un des producteurs de musique « pop house » les plus en vogues et les plus populaires de la dernière décennie, Daniel V. Snaith était enseignant en mathématiques, en marge d’un doctorat qu’il avait débuté du côté de l’université de Toronto… Fils de prof — c’était son cas à lui —, et prof à son tour ?
Pourquoi rappelle-t-on cette anecdote, redondante, systématiquement et à l’occasion de chaque petit mouvement de l’index de Caribou, le producteur en question ? Parce que ce début de vie, bien éloigné de ce qui devait en être la suite, dit le profil d’un garçon qui avait, nécessairement, les idées bien en place, et une idée précise de ce que deviendrait une musique qui a débuté, souvenez-vous, sous des auspices qui s’avéraient alors marqués folktronica complexe et haut perchée, et qui tiraient même parfois vers une forme de shoegaze éthéré. Des mathématiques à l’électronique, quel écart ? Lui a souvent affirmé qu’il n’était pas si conséquent que ça.
Devenu Caribou après la parution de deux albums sous l’alias Manitoba, dont un absolument superbe — Up in Flames, classique folktronica —, Daniel V. Snaith se lançait alors dans une musique moins cérébrale, proche de l’electronica, de la house, de la musique qui bouger les silhouettes en même temps que le fin-fond des cervelles. En festival comme en album, la recette allait prendre vite, et rapidement tourner à plein régime.
Depuis 2005, on a ainsi vu paraître quatre albums du Canadien — pour un producteur qui tourne autant, c’est un chiffre important —, dont quelques-uns ont durablement marqué les esprits avec des tubes devenus des véritables classiques de dancefloor — « Odessa », « Swim », « Our Love », « Can’t do without you », et évidemment l’hymne estival « Sun » —. En marge de cette carrière qui tendait souvent vers un format pop de la musique électronique, Daniel V. Snaith proposait aussi le projet Daphni, réservé cette fois-ci carrément aux clubs, un projet dans lequel il assumait un penchant pour la techno bizarre, acide, celle qui fait transpirer les clubbeurs et existe les tympans.
Connu pour son perfectionnisme exacerbé, il se murmure, et alors qu’est sorti son album Suddenly — six ans après Our Love, tout de même — que Daniel V. Snaith aurait emmagasiné près de… 900 brouillons, et donc plus de 20 heures de musique ! On se doute que la sélection a dû être dure puisque ce ne sont que 43 minutes qui figurent sur ce dixième album studio — en comptant Manitoba, Daphni et Caribou —, trois quarts d’heure au sein desquelles, sur Nova, on a déjà eu l’occasion de vous proposer pas mal d’extraits.
Vous pouvez ainsi entendre depuis quelques semaines le single sucré-salé « Never comme back » en playlist, et avait déjà eu l’occasion d’entendre, dans Bam Bam (le Bureau des Affaires Musicales de Sophie Marchand et Jean Morel) les titres « Like I loved you » ou « New Jade », merveilles de pop-songs électroniques aux directions contraires. Élément le plus pop de la discographie de Caribou, Suddenly s’impose aussi comme son élément le plus éclectique et le plus flamboyant, une diversité que vous pourrez bientôt constater par vous-même puisque cet album, sur Nova, on vous l’offre.
Caribou sera en concert le 27 avril à l’Olympia à Paris.
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